Culture / Monde / Société

Ivan le Terrible n'était pas si terrible, explique une exposition russe

Temps de lecture : 2 min

Ivan le Terrible tue son fils (1885), par Ilya Repine via Wikipedi
Ivan le Terrible tue son fils (1885), par Ilya Repine via Wikipedi

Cet automne en Russie, une exposition historique très populaire a tenté de réhabiliter Ivan le Terrible. Selon les panneaux explicatifs du musée, les représentations négatives du premier tsar de Russie sont le fruit de la «première offensive médiatique de l'Europe» contre la Russie, rapporte le Wall Street Journal.

Pour illustrer ce point de vue, sont exposées des gravures allemandes du XVIe siècle montrant les troupes du tsar en train de commettre des atrocités, explique The New York Times. L'historien amateur qui a mis en place cette exposition explique que cette vision d'Ivan le Terrible correspond à une campagne anti russe: «C'était une stratégie de communication européenne pour dire qu'il y avait un horrible tyran à Moscou», explique Alexander Myasnikov au Wall Street Journal.

Une logique qui ressemble étrangement à la façon dont les médias officiels russes accusent les médias occidentaux de noircir l'image de Vladimir Poutine.

Le parallèle avec la Russie actuelle ne s'arrête pas là. L'exposition explique que cette offensive médiatique est une réaction à l'invasion par le tsar de territoires à l'ouest, une invasion qui a aussi conduit les puissances européennes à imposer des sanctions contre la Russie...

Alors que les historiens s'accordent pour dire que le règne d'Ivan le Terrible était particulièrement sanglant (le tsar est connu pour avoir mis en place l'ancêtre de la police politique et pour avoir tué son fils), le ministre de la Culture russe avance également que l'on aurait mal traduit «Ivan Grozny», le terme ayant selon lui une connotation positive en russe. Il pense qu'il faudrait plutôt le rebaptiser Ivan le Strict, rapporte le New York Times.

Les expositions de commémoration de la victoire de 1945 contre les nazis sont aussi très orientées: on y parle beaucoup du nazisme en Ukraine et dans les pays baltes, avec même un mur entier dédié aux groupes d'extrême droite en Ukraine au XXIe siècle, ce qui va dans le sens de la raison officielle de l'annexion de la Crimée et du soutien des séparatistes en Ukraine orientale par le régime de Poutine: le nouveau pouvoir ukrainien est «sous influence néonazie».

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