Il y a quelques mois, Mark Zuckerberg, patron de Facebook, participait à une conférence à Pékin et prenait un malin plaisir à répondre aux questions en mandarin, pas peu fier de ses progrès.
Mais derrière ce moment bon enfant se cachait en fait une vieille ambition du patron américain: réussir à implanter Facebook dans un pays qui l’interdit depuis 2009. Et pour cela, il a décidé d’installer des bureaux à Hong Kong, non pas pour permettre l’accès au site aux Chinois, mais pour nouer des relations commerciales avec les entreprises locales.
Le Wall Street Journal rapporte que Mark Zuckerberg veut convaincre ces compagnies d’acheter des espaces publicitaires pour les 1,39 milliard d'utilisateurs du site à l’étranger.
Youzu, créateur de jeux en ligne comme League of Angels, dont la popularité est mondiale, fait partie des entreprises ciblées. «La moitié de nos joueurs viennent de Facebook», confie un manager de l’éditeur qui ajoute que le site est leur «plus important outil publicitaire actuellement». «Facebook ne livre pas ses revenus par pays, mais les analystes pensent que les publicitaires chinois jouent un rôle central dans ses recettes en Asie, note le Wall Street Journal. Pour quatrième semestre de 2014, le revenu publicitaire a atteint 491 millions d’euros, 67% de plus que l’année précédente.»
Bien sûr, le réseau social n’est pas le seul géant américain du numérique à tirer profit de la Chine en pleine croissance en contournant les interdictions.
Google compte déjà 500 employés à Pékin et Shanghaï, et ses revenus ont été estimés à 238 millions d’euros pour le dernier trimestre 2014, 19% de plus qu’en 2013. La compagnie a également lancé une chaîne YouTube en chinois et ouvert son marché d’applications aux développeurs du pays. Twitter vient d’ouvrir des bureaux à Hong Kong, afin, comme ses rivaux, de nouer des partenariats avec des compagnies ou des médias souhaitant développer leur clientèle à l’étranger.
De son côté, Facebook ne compte pas s’arrêter là. Time Magazine raconte que le site se penche sur les pays émergents, en développant des publicités pour réseau Internet faible. Un choix logique quand on sait que, désormais, 70% des revenus publicitaires de Facebook proviennent des mobiles.