Pour célébrer une semaine spéciale consacrée aux langues étrangères, le président des élèves d'un lycée de l'Etat de New York a invité une de ses camarades à réciter le serment d'allégeance au drapeau en arabe.
Sans être obligatoire, ce serment est récité quotidiennement dans certaines écoles publiques aux Etats-Unis: «Je jure allégeance au drapeau des Etats-Unis d'Amérique et à la République qu'il représente, une nation unie sous l'autorité de Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice pour tous.» (La mention de Dieu a plusieurs fois été contestée dans les tribunaux, sans succès).
Andrew Zink, le président de l'assemblée des lycéens, voulait célébrer le multiculturalisme américain en montrant qu'on peut aimer son pays quelle que soit la langue qu'on parle. «L'Amérique se définit par des idées communes, pas par une langue ou une apparence particulière», expliquait le jeune homme au quotidien New York Daily News.
C'est raté. Entendre ces phrases patriotiques en arabe a rendu furieux de nombreux élèves et parents d'élèves du lycée de Pine Bush, à 120 kilomètres au nord de New York. Alors que la lycéenne arabophone récitait le serment via haut-parleur, certains élèves se sont mis à siffler et à huer. L'élève a été traitée de terroriste. Des résidents qui ont perdu des proches dans la guerre en Afghanistan se sont plaint.
Depuis, l'école est divisée en deux, entre ceux qui soutiennent Andrew Zink et ceux qui l'accusent d'avoir insulté les Etats-Unis. Il était prévu que le serment soit aussi récité en français, en japonais, en italien et en espagnol, mais depuis la controverse, la semaine des langues étrangères a été annulée, rapporte le Los Angeles Times.
La presse conservatrice s'intéresse de près à cette histoire. Sur le site de Fox News, l'article évoquant l'affaire était intitulé: «Une nation sous l'autorité d'Allah: Fureur après la récitation du serment en arabe», et sur la chaîne, un invité a comparé l'incident au fait de réciter le serment en allemand pendant la Seconde guerre mondiale.
Sur le site internet de l'école, le proviseur s'est excusé: «Notre intention était de dire que ceux qui parlent d'autres langues que l'anglais peuvent aussi prêter serment à notre pays. Nous nous excusons sincèrement auprès des élèves, personnel et membres de la communauté qui ont trouvé cela choquant. Dans notre district scolaire, le serment d'allégeance ne sera désormais récité qu'en anglais, comme le recommandent les textes officiels.»
Andrew Zink a reçu beaucoup de messages d'encouragement sur Twitter, mais aussi des menaces de mort.