Monde

Attaque au musée du Bardo: «Je n’ai rien vu à part le sang et la mort»

Temps de lecture : 2 min

Depuis mercredi, les témoignages de personnes rescapées de l'attaque du Bardo à Tunis se multiplient.

Touristes ayant survécu à l'attaque du musée de Tunis le 18 mars 2015. REUTERS/Zoubeir Souissi
Touristes ayant survécu à l'attaque du musée de Tunis le 18 mars 2015. REUTERS/Zoubeir Souissi

Mercredi 18 mars, plusieurs hommes se sont introduits dans le musée du Bardo à Tunis armés de Kalachnikov. Le bilan de l'attaque fait pour l’instant état de 19 victimes, dont deux touristes français, et 44 blessés. Les deux tireurs ont été tués. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière sur le sol tunisien depuis près de treize ans et l’attentat de Djerba en 2002.

Dans les médias se sont multipliés les témoignages de personnes présentes au Bardo au moment de l’attaque. Et notamment des politiques, puisque le Parlement est mitoyen du musée. Alors qu'elle participait à la commission de défense et de sécurité, la députée Sayida Ounissi a vite tweeté, quelques minutes après le début de l’attaque.

Un autre homme politique était présent au musée mais pour d’autres raisons. Le maire socialiste de la ville espagnole Vallmoll, Josep Lluís Cusidó était en Tunisie avec sa femme pour fêter leur 42e anniversaire de mariage. Il a raconté à El País ce qu’il a vu:

«J’ai regardé par la porte et j’ai vu que c’était des terroristes. J’ai couru, je suis allé à l’étage du musée, j’ai vu une porte et un balcon où je me suis réfugié avec d’autres touristes. Les terroristes étaient à deux mètres! […] Tout s’est passé très vite. Les terroristes n’ont pas cessé de tirer, je les ai vus de mes propres yeux.»

Il a redoublé de panique quand il a perdu de vue sa femme, qui s’était réfugiée dans le sous-sol du musée avec des Tunisiens. Le journal espagnol cite également Wafel Buzi, un guide qui accompagnait un groupe d’Espagnols au moment des tirs. Il a expliqué avoir vu un «jeune homme de 25 ans environ, habillé normalement, sans barbe», en train de porter une Kalachnikov.

«Il l’avait dans ses mains, ajoute-t-il, je pensais qu’il était en train de jouer, puis il a ouvert le feu.»

Plusieurs touristes français qui visitaient le musée à ce moment-là ont témoigné sur RTL.

«C'est quelque chose qui est horrible, confie Géraldine. On sait qu'on va mourir. On pense à tout le monde. Tout se bouscule dans la tête […] On a envie que ça soit loin. On se dit qu'il ne faut pas être au mauvais endroit au mauvais moment mais tout le monde peut l'être.»

«Au début, on croyait qu'une statue s'était renversée. On a entendu des cris et au fur et à mesure, on s'est rendu compte que c'étaient des coups de feu (...) On ne savait pas ce que l'on devait faire», raconte Josée-Marie, qui a dû attendre l’intervention de la police pendant plus d’une heure.

Sur la chaîne LCI, la journaliste indépendante tunisienne Amel Smaouizampol a rapporté les propos d’un employé du musée:

«Il a vu de ses yeux un groupe de touristes sortir en courant, pourchassé par un des terroristes qui les a tirés comme des lapins. Il parle d’un enfant qui essayait d’échapper au mal. Vous n’imaginez pas le choc pour nous, Tunisiens.»

Un conducteur d’un des bus de tourisme garés près du musée a raconté à Reuters que les terroristes ont ouvert le feu sur les touristes qui en sortaient, avant d’ajouter: «Je n’ai rien vu à part le sang et la mort.»

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