Après un premier passage dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 février, des drones ont à nouveau été repérés au-dessus de Paris dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 février, survolant notamment l'Ouest parisien. Jeudi 26, trois journalistes d'Al Jazeera arrêtés mercredi pour avoir fait voler un drone en plein jour dans la capitale ont été libérés, mais l'un d'eux comparaîtra la semaine prochaine devant le tribunal après avoir plaidé coupable de survol illégal.
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a pourtant édicté dix règles sur l'utilisation des drones de loisir, dont l'interdiction de survol d'une agglomération, et expliqué que leur violation était passible «d’un an d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende».
Mais pour éviter tout risque de survol illégal, certaines sociétés ont décidé de prendre les devants. DJI, le leader chinois du marché, a ainsi intégré des zones de restriction aérienne à ses appareils, expliquait au début du mois le site Aeronewstv.com.
Sur cette vidéo, présente sur son site Internet, DJI raconte que l'entreprise a rajouté une fonctionnalité qui empêche ses drones Phantom de voler au-dessus de certaines zones sensibles, comme les aéroports. DJI définit des coordonnées GPS où le drone ne doit pas aller et si l'appareil y est envoyé, son altitude et sa vitesse diminuent au fur et à mesure. Il est aussi impossible de décoller dans certaines zones.
En France, seuls des aéroports, au nombre de 33, sont concernés par ces mesures et trois sont en catégorie A, ce que DJI considère comme de grands aéroports internationaux: Roissy-Charles-de-Gaulle, Marignane et Nice.
Depuis le survol de la Maison Blanche par un de ses drones, DJI a ajouté le bâtiment à la liste des no-fly zones, expliquait fin janvier The Verge. Si le système d'exploitation de l'appareil est à jour, il est donc impossible de l'y faire voler. En dehors de la résidence du président américain, une vingtaine d'autres lieux sont interdits de survol et tous se trouvent en Chine, où a été fondée la société.
En clair, s'il le voulait, DJI pourrait interdire aux drones concernés par cette fonctionnalité de survoler le Champ-de-Mars ou la tour Eiffel.
Interrogé par Slate, Benjamin Lehmann, fondateur de Lehmann Aviation, un autre fabricant de drones, explique qu'il est train de mettre en place cette fonctionnalité sur ses drones, «sans s'affoler» et considère que «DJI a anticipé ces problèmes en raison de son succès commercial». Il rappelle également que «même si la France est en avance, il n'y aucune règle spécifique à l'utilisation des drones, dont l'utilisation est soumise à la règlementation de l'aviation civile. Elle a été pensée dans le même esprit que pour les avions pilotés».
Parrot, le deuxième constructeur du marché, nous a de son côté expliqué ne pas intégrer cette fonctionnalité. Il rappelle cependant que lors de l'achat, le guide d'utilisation rappelle de vérifier la réglementation de l'aviation civile et que des conseils figurent sur son site.
Aux Etats-Unis, une carte collaborative avait été mise en ligne pour indiquer les zones où les possesseurs de drones ne devaient pas faire voler leurs appareils.