Le rugby serait-il devenu plus violent? Le rapport publié le 10 février par l’England Professional Rugby Injury Surveillance Project montre que, bien que le taux de blessures soit demeuré stable sur la saison 2013-2014, la sévérité de ces blessures continue, elle, de croître dans le milieu professionnel du rugby, rapporte The Telegraph.
«L’étude a révélé que le nombre de commotions cérébrales chez les joueurs de la ligue nationale [anglaise] de rugby a augmenté de 59 % la saison dernière.»
L’étude se fonde sur les données relevées dans les 12 clubs de première ligue de rugby en Angleterre, explique PremierShip Rugby. Ses résultats dévoilent que durant la saison 2013-2014, 86 commotions cérébrales ont été causées pendant un match. C’est plus que pour la saison 2012-2013 où 54 cas avaient été rapportés, relate la BBC.
Certains médecins suggèrent que cette hausse est due à une meilleure compréhension des traumatismes crâniens. «Les joueurs ont une plus grande connaissance de ce que signifient leurs symptômes et sont plus enclins à déclarer ces symptômes aux médecins du club», raconte le Dr Simon Kemp, médecin chef du Rugby Football Union, à la BBC.
«Le personnel médical des clubs sait aussi mieux diagnostiquer et reconnaître la commotion.»
Mais les chiffres restent alarmants. Le Dr Willie Stewart, consultant en neuropathologie au Southern General Hospital à Glasgow a dit à la BBC: «les chiffres n’ont fait que grimper année après année, après année».
«A mon sens, cela signifie que quelque chose doit vraiment être fait pour commencer à réduire le taux de blessures. Nous ne pouvons pas tolérer un tel niveau de blessures en sport. C’est inacceptable.»
Et pour cause. Une commotion cérébrale n’est pas à prendre à la légère. The Telegraph rappelle qu’il existe une connexion entre «des traumatismes crâniens répétés et la manifestation de maladies neurodégénératives comme l’encéphalopathie traumatique chronique».
D’où la force du débat autour des coups reçus par le rugbyman gallois George North pendant le match Pays de Galles-Angleterre du tournoi des six nations le 6 février. Celui-ci a reçu deux coups à la tête, dont un le faisant tomber au sol sans connaissance, mais est pourtant resté sur le terrain finir le match. Il «aurait dû être sorti», a reconnu l’union galloise du rugby citée par The Telegraph.