«Est-ce que les bénéfices de révéler son identité à l’école sont plus importants que les risques croissants de persécution pour les adolescents LGBT?»
Voilà la question à laquelle Stephen T. Russell, professeur en développement humain et en études familiales à l’Université d’Arizona, cité par MTV, a voulu répondre. Avec d'autres chercheurs de l’Université, il a mené une étude visant à évaluer si les étudiants qui font leur coming-out au lycée s’en tirent mieux une fois adultes que ceux qui n’ont pas rendu publique leur identité sexuelle.
Réponse: oui. Selon l'étude publiée dans l’American Journal of Orthopsychiatry, «les adolescents qui sont lesbiennes, gays, bisexuels, ou transgenres au lycée sont susceptibles de faire face au harcèlement et à l’intimidation. Cependant, ils deviennent aussi de jeunes adultes avec une plus grande estime d'eux-mêmes que les adolescents LGBT qui gardent leur identité sexuelle cachée», résume Quartz.
L’enquête examine «les liens entre la divulgation du statut LGBT à d’autres adolescents à l’école, la persécution à l'école et l’adaptation psychosociale des jeunes adultes en utilisant un échantillon de 245 LGBT (âgés de 21 ans à 25 ans et vivant en Californie)», expliquent les chercheurs dans l'introduction de leur étude. Ces derniers ont demandé aux participants à quel point ils assumaient leur statut au lycée sur une échelle de 0 à 4 (0 signifiant n’avoir révélé à personne sa sexualité, 4 l’avoir révélé à tout le monde), s’ils avaient été persécutés pour cette raison, et leur niveau de contentement et d’estime d'eux-mêmes au moment du questionnaire, raconte Quartz.
Les données ainsi collectées permettent de «remettre en doute les arguments selon lesquels les adolescents devraient éviter de faire leur coming-out jeunes à cause des persécutions auxquelles ils s'exposeraient», selon Stephen Russell qui estime tout de même que «l’étude devrait être reproduite», notamment parce que celle-ci est fondée sur le témoignage d’un petit échantillon d’individus vivant dans une partie des Etats-Unis relativement accueillante pour la communauté LGBT, relate Quartz.