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Kobané : les témoignages des premiers journalistes entrant dans une ville en ruine

Temps de lecture : 2 min

Des personnes marchent sur les débris de la ville de Kobané, le 28 janvier 2015. REUTERS/Osman Orsal
Des personnes marchent sur les débris de la ville de Kobané, le 28 janvier 2015. REUTERS/Osman Orsal

Cela faisait quatre mois que les caméras étaient braquées sur la ville syrienne de Kobané, mais de loin, de l'autre côté de la frontière avec la Turquie.

Quatre mois pendant lesquels combattants kurdes et djihadistes de l'organisation Etat islamique se sont battus pour cette ville, résume le Washington Post.


«Pendant la bataille pour Kobané, les journalistes de l'AFP venaient régulièrement assister aux événements depuis le côté turc de la frontière, raconte Bülent Kiliç, un photographe turc de l'AFP sur le blog Making Of. Les bombardements, les combats intenses ressemblaient à un enfer. Cela faisait quatre mois que je photographiais cette ville. Ce que je voyais de loin était très, très dur.»

Et lundi 26 janvier, les combattants kurdes l'ont reprise.

Quelques journalistes et membres d'ONG ont depuis pu s'y rendre. Parmi eux, un membre de l'observatoire syrien pour les droits de l'homme explique au Washington Post que «de grandes parties de la ville sont devenues inhabitables à cause des raids aériens américains et arabes, des explosions de véhicules piégées et des pilonnages mutuels».

REUTERS/Osman Orsal

Bülent Kiliç y était également et il raconte son expérience avec plusieurs photos:

«Je vois très peu de civils. Pas étonnant, étant donné que la majeure partie de la ville, littéralement pulvérisée, n’est plus habitable. Au total, je compte entre vingt et trente personnes qui ne sont pas des combattants, dont quelques enfants.»

Il était parmi les premiers à entrer dans la ville libérée. Interviewé par Time, il explique que «ce n'est plus une ville. J'ai vu toutes les bombes qui ont été larguées sur Kobané pendant cette bataille. Et il n'y a plus que des débris, surtout dans la partie est de la ville là où l'organisation Etat islamique a essayé de rentrer».

Deux journalistes de Radio France se sont également rendus sur place. Omar Ouahmane raconte ce qu'il a vu dans la ville syrienne:

Omar Ouahmane a également pris de nombreuses photos de la ville, et les a postées sur son compte Twitter. Certaines sont extrêmement explicites et peuvent choquer.

De son côté, Etienne Monin confirme les dégâts de ces quatre mois de combats:

«Selon les sources interrogées sur place, "2/3 de la ville a été détruite". Le secteur Ouest a été un peu épargné, il est devenu "la zone de vie où l'on croise des combattants et des familles et leurs enfants qui ont pu reprendre l'école il y a quatre jours", observe Etienne Monin. "Dans le secteur du centre, les tirs de mortiers et les explosifs parfois artisanaux, ont dévasté les magasins, éventré les immeubles et troué les façades des bâtiments". Pire, à l'Est, "après le square de la liberté, on avance sur un champ de parpaings, le secteur est quasi-désert, les maisons sont aplaties et pulvérisées, détruites par l'aviation et les tirs des djihadistes".»

Et comme le rappelle le Washington Post:

«100.000 réfugiés ont été forcés à quitter le territoire de l'Etat islamique, et beaucoup pourraient revenir à Kobané. Kiliç a dit au Time: "Ce sera dur, il n'y a pas de chauffage, pas d'électricité, pas d'eau, pas de commerce... Il n'y a plus rien." Il a écrit "Où iront-ils?"»

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