Ça y est, c’est fait, Syriza a remporté les élections législatives grecques. Mais avec 149 sièges, le parti de la gauche de la gauche manque de peu la majorité absolue de 151 sièges.
Syriza a donc été obligé de s’allier avec les Indépendants Grecs, un parti eurosceptique de droite fondé en 2012, pour obtenir la majorité au parlement.
Mais quel est donc ce petit parti qui a obtenu 13 sièges au parlement grec? The Telegraph en dresse le portrait.
L’un des points commun entre Alexi Tsipras, le nouveau Premier ministre grec, et Panos Kammenos, le leader des Indépendants, c’est leur opposition à la Troïka. Mais au-delà, les deux formations politiques ont peu en commun.
D’abord au niveau de leur orientation politique: Syriza se réclame du marxisme et du communisme, quand les Indépendants sont nationalistes et conservateurs.
Alors que Tsipras est un athée qui vient de refuser se faire introniser par un prêtre, le parti de Kammenos est «fortement lié à l’Eglise orthodoxe grecque». Très nationaliste dans ses propos, Panos Kammenos déclarait en décembre 2014:
«Nous ne nous mettrons jamais à genou devant Merkel, tels des mendiants. Nous resterons debout, comme les Grecs l’ont toujours fait. Le peuple grec est uni dans le combat pour restaurer sa souveraineté nationale et sa dignité.»
Comme l’explique The Guardian, les deux partis ont deux visions du monde complètement opposées, notamment sur les questions liées à l'immigration, la Turquie, le mariage gay et le rôle de l'église orthodoxe.
D'après The Independent, le parti de droite demande une réduction du nombre d'immigrants à 2,5% de la population globale du pays, aussi longtemps que le nombre de migrants sera «économiquement et socialement pas supportable».
Le leader du petit parti de droite a même été accusé d’antisémitisme.
Le mois dernier, Kammenos accusait les juifs du pays de payer moins d’impôts que les autres citoyens grecs et de bénéficier d’un traitement préférentiel. Des propos immédiatement condamnés et qualifiés par le gouvernement alors en place «de théories du complot tirées des recoins sombre d’Internet».
Tout cela fait dire à The Telegraph que l’alliance entre les deux partis, extrêmement différents, pourrait faire exploser la coalition plus vite que prévu.
Le quotidien britannique a interviewé Alexis Papahelas, un analyste grec qui pense la même chose:
«Il est certain que la Grèce vient d’entamer une nouvelle étape de son histoire. Mais j’ai peur que celle-ci soit très destructive. Il y a des gens, dans ce pays, qui savent ce que signifient les mots guerre et occupation, mais ce n’est apparemment pas le cas de la jeunesse. J’ai peur, qu’en cas d’échec de la coalition, ils se tournent vers un parti encore plus antisystème d’extrême droite.»