Les autorités belges ont lancé jeudi soir des opérations anti-terroristes. Dans la commune de Verviers près de Liège, deux personnes sont mortes et une a été blessée lors d’une fusillade avec la police. Il s’agirait d’individus surveillés par la police et qui revenaient de Syrie, précise la RTBF.
Des perquisitions ont également eu lieu dans plusieurs communes de la région de Bruxelles-Capitale ainsi que dans l’arrondissement de Hal-Vilvorde. La RTBF précise que les suspects visés par ces descentes de police «planifiaient des attentats terroristes d'envergure contre des services de police, et ce "de manière imminente", dans les prochains jours, voire les prochaines heures, selon le Parquet».
La Libre Belgique parle d’un «timing parfait» pour la majorité fédérale, qui «va très probablement adopter un premier paquet de mesures destinées à durcir l’arsenal légal antiterroriste, anti-djihadiste et anti-radicalisation».
On ne saurait en effet tomber mieux pour s’assurer qu’une majorité soutienne ce «package» de mesures. Mais l'accélération du calendrier de l'examen de ces textes a été décidée avant les opérations de police en Belgique. Le Premier ministre Charles Michel avait annoncé en début de semaine vouloir accélérer l'adoption de ces lois dans la foulée des attentats de Paris, rapporte Le Soir.
Le gouvernement belge est le résultat d’une coalition complexe –dite coalition suédoise– au sein de laquelle siègent des partis libéraux, les nationalistes flamands et les démocrates chrétiens flamands. Ces derniers, regroupés dans le parti CD&V, sont «de sensibilité de gauche dans un gouvernement de centre-droit», et sont mal à l’aise avec l’ampleur du volet répressif de ce package, poursuit La Libre Belgique, en particulier sur le fait de permettre à l’armée d’effectuer des tâches policières. «On n’est pas contre le principe de mettre des militaires dans les rues, de leur faire accomplir des tâches policières, mais il faut que cela soit vraiment lorsqu’il y a une menace terroriste très élevée», indique une source du gouvernement au quotidien belge, qui juge que «leur discours axé sur la prévention va avoir plus de mal à passer dans le contexte actuel».
En France, l’éventualité d’un renforcement des lois sur la lutte contre le terrorisme après les attentats et prises d'otage de la semaine du 7 janvier, affublée du terme de «Patriot Act à la française» en référence aux mesures votées aux Etats-Unis après les attaques du 11-Septembre, a été envisagée par plusieurs responsables politiques. Manuels Valls a évoqué dans son discours à l’Assemblée mardi plusieurs pistes, notamment un renforcement des services de renseignement, du contrôle d’Internet et de la surveillance des prisons.