En trois jours, trois terroristes ont tué dix-sept personnes à Paris et en ont blessé de nombreuses autres, dont certaines encore dans un état grave. Les quatre dernières victimes ont été assassinées, vendredi 9 janvier, dans un supermarché casher, à Paris, au niveau de la porte de Vincennes, dans ce que François Hollande a qualifié dans une allocution d'«acte antisémite effroyable». Les noms ont été communiqués samedi:
Voici les noms des quatre victimes de #Vincennes : Yoav HATTAB, Philippe BRAHAM, Yohan COHEN, François-Michel SAADA.
— CRIF (@Le_CRIF) 10 Janvier 2015
Les deux prises d'otages ont été racontées dans Le Monde, avec quelques zones d'ombre qui subsistent. On y apprend qu'Amedy Coulibaly entre seul dans le supermarché et tue plusieurs personnes dès son arrivée. Ce qui confirme les propos du procureur François Molins, selon lequel le raid mené par les autorités n'a été fatal qu'au preneur d'otages, Amedy Coulibaly, 32 ans; les autres victimes avaient été tuées auparavant. Des faits qui concordent avec les propos du tueur qui avait contacté BFM TV pendant la prise d'otages.
Il ne se cache pas. Les autorités savent désormais qui il est. Il passe des coups de téléphone pour essayer d'être mis en contact avec Manuel Valls ou François Hollande.
Le Parisien raconte que certains clients se sont réfugiés au sous-sol:
«Ils sont aidés par Lassana Bathily, un salarié du magasin qui va les mettre en sécurité, selon BFMTV, qui évoque jusqu'à quinze otages "cachés". "Quand ils sont descendus en courant, [...], j'ai ouvert la porte [du congélateur]. Il y a plusieurs personnes qui sont rentrées avec moi. J'ai éteint la lumière, j'ai éteint le congélateur. [...] Quand j'ai éteint la chambre, je les ai mis dedans, j'ai fermé la porte, j'ai dit vous restez calmes là, moi je vais sortir"».
Dans le même temps, Amedy Coulibaly regroupe les différents otages, dont certains ont pu contacter la police. Pour ce faire, il menace de tuer tout le monde. Quand il appelle BFMTV, un peu plus tard, il annonce quatre morts et se revendique de l'organisation Etat islamique.
Après l'assaut, donné un peu après 17 heures, «les forces de l'ordre découvrent [...] que le magasin était piégé. Coulibaly y avait disposé "quinze bâtons d'explosifs" et "un détonateur", d'après le procureur», raconte Le Parisien.
Choisir pour cible un supermarché casher ne semble pas laisser de doutes quant à la nature de l'attaque. Amedy Coulibaly a expliqué qu’il était entré au supermarché casher «parce qu’il ciblait des juifs», explique Le Monde, qui cite un passant du quartier:
«L’homme à la kippa se dit sûr "qu’on était dans le viseur dès hier. Vous croyez que le gars était à Montrouge par hasard? Moi je suis sûr que Coulibaly voulait attaquer l’école juive qui était tout près du lieu où il a tué la policière… Il a raté sa cible et a retenté aujourd’hui". Ses trois amis approuvent.»