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Charlie Hebdo: quand le Premier ministre norvégien répondait par «plus de démocratie» après le massacre d'Utoya

Temps de lecture : 2 min

La une de Charlie Hebdo. REUTERS/Jacky Naegelen
La une de Charlie Hebdo. REUTERS/Jacky Naegelen

C'est un discours modèle, d'un peu moins de trois minutes, prononcé par du chef du gouvernement norvégien de l'époque, Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse, quelques heures après les attentats qui avaient touché l'île d'Utoya et Oslo le 22 juillet 2011. Anders Behring Breivik venait de tuer plus de 70 personnes avec une bombe près du siège du gouvernement puis une fusillade sur l'île d'Utoya, avant d'être arrêté.

Depuis mercredi, deux passages sont largement relayés sur les réseaux sociaux.

«J’ai un message pour celui qui nous a attaqué et pour ceux qui sont derrière tout ça: vous ne nous détruirez pas. Vous ne détruirez pas la démocratie et notre travail pour rendre le monde meilleur.»

«Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance.»

Les mots du Premier ministre ont donc trouvé une résonance toute particulière depuis les meurtres commis par deux hommes dans les locaux de Charlie Hebdo et boulevard Richard-Lenoir, à Paris. Douze personnes ont été tuées et onze blessées. Quatre sont dans un état grave.

La retranscription exacte du discours de Jens Stoltenberg est disponible en norvégien et en anglais sur le site du gouvernement. Le Premier ministre norvégien rappelle tout d'abord les faits en expliquant qu'il ne connaît pas les coupables. Il demande à son peuple de faire preuve de courage, d'unité.

«C'est une attaque contre des civils innocents. Contre de jeunes gens présents à un camp d'été. Contre nous. J'ai un message pour ceux qui nous ont attaqués. Et pour ceux qui sont derrière. C'est un message de la part de toute la Norvège: vous ne nous détruirez pas. Vous ne détruirez pas notre démocratie et notre engagement pour rendre le monde meilleur. Nous sommes une petite nation, mais une nation fière. Aucune bombe ou aucune fusillade ne nous fera taire. Nous ne serons jamais effrayés d'être Norvégiens.»

Il continue ensuite, demandant aux Norvégiens de se soutenir entre eux. Il insiste sur le fait que les personnes responsables seront jugées, avant de rendre hommage aux services de police, de santé et à tous ceux qui ont pu aider et empêcher que plus de mal ne soit fait.

La deuxième partie largement reprise ces dernières heures se trouve à la fin du discours. Pour être tout à fait exact, une légère erreur de traduction a été commise. Nous l'avions d'ailleurs également faite en 2011, lors de notre retranscription. Le Premier ministre n'utilise pas le mot «tolérance», mais «humanité».

«Nous ne devons pas renoncer à nos valeurs. Nous devons montrer que notre société ouverte peut faire face à cette épreuve. Que la meilleure réponse à la violence est encore plus de démocratie. Encore plus d'humanité. Mais jamais de naïveté. C'est quelque chose que nous devons aux victimes et à leurs familles.»

Cette volonté avait d'ailleurs été répétée dans plusieurs de ses discours dans les jours qui avaient suivi.

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