Le vol QZ 8501 de la compagnie low-cost malaisienne Air Asia a disparu, dimanche 28 décembre, entre l'Indonésie et Singapour, avec à son bord 162 passagers et membres d'équipage, dont un copilote français. Selon des informations du Jakarta Post, l'appareil, un Airbus A320-200, se serait abîmé en mer. Les recherches ont été interrompues par la nuit, et ce lundi matin, les autorités indonésiennes ont reconnu que l'appareil était probablement «au fond de la mer».
Avec cette catastrophe, l’année 2014 s’annonce comme la plus meurtrière pour l’aviation depuis dix ans. Avec ce dernier drame, le Bureau of Aircraft Accidents Archives, un organisme basé à Genève, comptabilise déjà 1.320 victimes d'accidents d'avion en 2014. En 2005, ce chiffre (qui inclut les vols commerciaux, les vols privés et les vols militaires) était de 1.463. (Rappelons qu'il était régulièrement supérieur à 2.000 depuis les années 60 et n'a commencé à passer constamment sous ce chiffre qu'à la fin des années 90).
Ce constat vaut aussi pour le domaine plus restreint de l'aviation civile. Fin juillet, la société de conseil aérien Ascend Worldwide avait déjà annoncé que cette année 2014 était partie pour être la plus meurtrière pour le transport de passagers depuis 2005, où on avait compté 916 morts. À eux quatre, les vols Malaysia Airlines 370 (239 disparus le 8 mars), Malaysia Airlines 17 (298 morts le 17 juillet), Air Algérie 5017 (116 morts le 24 juillet) et Air Asia 8501 (162 passagers) transportaient déjà 815 passagers et membres d'équipage.
Cette simple liste suffit à montrer à quel point l'année 2014 a été tourmentée pour l'aviation civile, car on ne parle pas seulement d'accidents faisant un grand nombre de morts, mais d'accidents ayant un caractère exceptionnel et frappant les imaginations, entre le vol MH370, dont la disparition reste toujours expliquée neuf mois plus tard, et le vol MH17, abattu au-dessus d'une Ukraine en pleine guerre civile dans des circonstances troubles.
Une année qui restera d'autant plus traumatique que 2013 en avait été l'exact inverse: elle avait été l'année la plus sûre depuis les débuts du transport aérien avec, selon les chiffres de l'Organisation internationale de l'aviation civile, «seulement» 173 morts. Comme on ne manque pas de le rappeler à chaque catastrophe, même si c'est bien insuffisant pour rassurer ceux qui en ont peur, l'avion reste par ailleurs le moyen de transport le plus sûr.