Kim Jong-un a jeté son oncle aux chiens. On ne voit plus Kim Jong-un parce qu'il mange trop de fromage, qu'il est devenu trop gros et qu'il s'est cassé les deux chevilles. Kim Jong-Un a exigé que tous les Coréens du Nord qui portaient le même nom que lui en changent, mais il veut qu'ils copient sa coupe de cheveux. La Corée du Nord jouera la finale de la Coupe du monde face au Portugal...
Combien de ses rumeurs avez-vous ensuite partagé sur le mur d'un de vos amis, parce que, au fond, elles sont quand même bien drôles? Et d'ailleurs pourquoi propage-t-on autant de rumeurs sur le dictateur et son pays et pas sur le Zimbabwe de Mugabe?
C'est le sujet d'un long et passionnant article de Digg, repéré par Reader.
L'économie de la rumeur, comme le remarque l'auteur de l'article, Craig Silverman, bénéficie à de nombreuses personnes. Les sources à l'intérieur et à l'extérieur du pays, payées pour un bon scoop, les experts auto-proclamés, les politiciens avec un intérêt, la Corée du Sud en pleine guerre de propagande, les journalistes qui ne peuvent pas résister à une bonne histoire... Comme le raconte le journaliste du Washington Post Max Fisher:
«Il n'y a aucun autre pays avec lequel nous faisons preuve d'autant de crédulité. [...] Le fait que les médias occidentaux reprennent si largement une information qu'ils auraient rejeté si elle venait d'un autre pays nous en dit beaucoup de choses sur la façon dont on couvre la Corée du Nord –et à quel point on ne la comprend pas.»
Et puis il y a nous, les lecteurs. Parce que si les rumeurs circulent très bien, le rapport de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Corée du Nord a beaucoup moins tourné.
En fait, explique un professeur de psychologie interrogé par Digg, nous partageons ces rumeurs parce que cela nous rassure et nous permet de nous dire que nous sommes différents d'eux, que notre mode de vie est meilleur que le leur.
Mais la Corée du Nord n'est pas vraiment exempte de tout reproche. Craig Silverman explique ainsi que le pays n'arrange pas vraiment son cas. La dictature déclarait ainsi en juin, que si L'interview qui tue (qui n'est qu'un film des mêmes personnes qui ont signées C'est la Fin) sortait, elle considérerait ceci comme «un acte de guerre» (le pays est accusé par le FBI d'être à l'origine des Sony Leaks et des menaces sur le film). Quelques mois plus tôt, il était pris en flagrant délit après avoir photoshoppé des images de ses manoeuvres militaires.