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Cuba n’est pas communiste, c’est une kleptocratie

Temps de lecture : 2 min

A woman smoking a cigar in Old Havana Photo Wikimedia CC by David Steele
A woman smoking a cigar in Old Havana Photo Wikimedia CC by David Steele

Fidel Castro a pris le pouvoir à Cuba en janvier 1959 après avoir renversé le dictateur Fulgencio Batista. Le révolutionnaire charismatique a alors promis de restaurer l’ordre et de tenir des élections libres. Les gens dans les rues de la Havane ont accueilli en héros les combattants de la guérilla. Mais comme l’explique sur The Daily Beast Romina Ruiz-Goiriena, le rêve d’une nouvelle ère démocratique n’a pas duré longtemps.

Castro a rapidement oublié ses promesses et contruit un régime dictatorial à la mode soviétique. Les opposants ont fui ou ont été persécutés. Cinquante cinq ans après la révolution, les frères Castro sont toujours au pouvoir.

En 1961, les Etats-Unis ont coupé les relations avec l’île qui se trouve à peine à 150 kilomètres des côtes de Floride et Barack Obama vient d’annoncer qu’il voulait rétablir les relations entre les deux pays. La phase de transition à Cuba vers une plus grande liberté et l’économie de marché s’annonce chaotique.

Avec le rétablissement annoncé des relations entre les deux pays, «Cuba va probablement entrer dans un processus de réformes économiques pour plus intégrer son économie avec celle des Etats-Unis et du monde. Mais d’autres Etats, notamment la Russie, ont eu des difficultés à s’ajuster à l’économie de marché et cela a dégénéré en kleptocratie (système construit sur la corruption) massive. Cuba, déjà très corrompu, va devoir éviter de le devenir encore plus…» écrit Romina Ruiz-Goiriena.

Pour elle, le vrai problème de Cuba n’est pas de chasser les Castro et leur soi-disant régime communiste, mais de s’en prendre à la corruption généralisée en système.

«Le marché noir est une forme de corruption. La plupart des gens à Cuba prennent un travail non pas pour le salaire qu’ils touchent, mais pour les accès à certains avantages que cela leur donne», explique Ted Henken, responsable du département de sociologie du Baruch College. «Une autre partie encore plus pernicieuse de la corruption est orchestrée par les gens bien placés dans la chaîne alimentaire», ajoute-t-il faisant référence à d’anciens officiers de l’armée qui contrôlent les secteurs stratégiques de l’économie.

Pour Arturo Lopez-Levy, de l’Université de New York (NYU), le facteur clé sera la capacité du pays à accompagner les réformes de mesures renforçant les institutions pour protéger les consommateurs et l’environnement, pour imposer des règles financières et comptables strictes afin de permettre la concurrence. Sinon, «l’économie de marché que va adopter Cuba sera une succession de monopoles» et l’on risque de voir «le détournement des investissements comme dans d’autres parties de l’Amérique latine».

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