Il arrive souvent aux personnalités politiques d'écrire des tweets un peu gênants. Le problème, c'est qu'effacer ces tweets ne sert à rien: une fois qu'ils ont été vus, le mal est fait et, grâce à un site comme Politwoops, tous les tweets effacés sont immortalisés.
Or, quand on est candidat à la présidence des Etats-Unis, on ne peut pas se permettre ce genre de bourde. Un chercheur américain vient de révéler que, pendant les derniers mois de la campagne présidentielle de 2012, lorsqu'un membre de l'équipe de Mitt Romney voulait tweeter une phrase sur le compte @MittRomney, elle était revue et corrigée par 22 personnes différentes.
Le site Vox rapporte que ce chiffre vient d'une interview avec Caitlin Checkett, la directrice de la stratégie digitale de Romney. Un autre directeur de campagne, Zac Moffat, a quant à lui cité le chiffre de 17 personnes impliquées dans l'écriture et relecture des tweets.
Caitlin Checkett explique que ce processus se faisait sur tous les réseaux:
«Que ce soit un tweet, un statut Facebook, un billet de blog, une photo -tout ce à quoi vous pouvez penser-, il fallait que ce soit envoyé à tout le monde pour être approuvé (...) Le problème de ça, bien sûr, c'est qu'on avait beau aller vite, ça prenait un peu de temps pour pouvoir être approuvé.»
Ce manque de spontanéité sur Twitter correspond bien à l'image du candidat Romney, souvent accusé d'être robotique et trop lisse, pas tout à fait humain.
Daniel Kreiss, l'auteur de cette étude, note que dans le camp de Barack Obama, les responsables des réseaux sociaux pouvaient tweeter beaucoup plus librement. Cette autonomie leur permettait de réagir rapidement aux événements et d'écrire dans un style informel qui correspond mieux à Twitter que des déclarations formatées par une armée de communiquants.
Après la campagne, Mitt Romney s'est sérieusement détendu sur sa communication, enchaînant les photos prises sur le vif au cinéma, à Disneyland, dans sa cuisine...