«C'est tellement immoral et mal de faire ça.»
BuzzFeed met en avant la vidéo d'une femme enceinte qui s'en prend à des militants anti-IVG qui manifestaient devant une clinique de Londres. La scène a été filmée par le journaliste Sunny Hundal, qui a ensuite publié la vidéo sur YouTube, puis l'a partagée sur son compte Twitter.
Today I went to a clinic in London to face anti-abortion activists. Saw this amazing pregnant woman blast them WATCH https://t.co/rQ7iAgxvnL
— Sunny Hundal (@sunny_hundal) December 3, 2014
A l'écran, on peut voir une affiche représentant un foetus de dix semaines ensanglanté. Un homme, qu'on imagine être le meneur du groupe d'activistes de Abort67 présent sur les lieux, discute avec un membre de la British Pregnancy Advisory Scene (BPAS), une organisation qui aide des femmes à avorter. Abort67 est un groupe qui va régulièrement protester devant des cliniques où il est possible d'avorter: ses membres déposent alors des images de foetus pour essayer de faire changer les gens d'avis.
L'homme de la BPAS leur demande d'aller plus loin tandis que Sunny Hundal enregistre la conversation et essaie de savoir s'ils étaient en train de filmer les femmes qui entraient et sortaient de la clinique. Les membres d'Abort67 continuent de nier, avant d'admettre qu'ils étaient en train de filmer mais que c'était pour se protéger d'accusations de harcèlement. Ils essaient de faire comprendre qu'ils ne filmaient pas les personnes qui entraient. C'est là que la femme enceinte arrive et explique qu'elle a entendu quelqu'un dire qu'il fallait éteindre la caméra:
«Vous ne pouvez pas les empêcher de rentrer. C'est mal ce que vous faites. Vous ne savez pas pourquoi les gens font ce qu'ils font. Vous êtes là, dehors, en train de les juger et de les filmer.
J'ai entendu cette femme dire "J'ai avorté". Tu es une hypocrite. Tu es une énorme hypocrite. Tu as avorté. Et parce que tu es pas contente de ce que tu as fait, tu viens ici et fais les gens se sentir coupables. Et comme je l'ai dit, beaucoup de personnes ont été victimes d'abus sexuels. Vous ne savez pas pourquoi ils sont là. C'est tellement immoral et mal de faire ça.
Et toi, tu es un menteur, parce que je l'ai entendu te dire d'éteindre ta caméra. Alors sois honnête avec les gens, mec. Dès que les gens voient ça allumé... Et comme je l'ai dit, vous ne savez pas s'ils ont de l'argent...
L'autre jour, on parlait aux infos d'un bébé qui avait été trouvé dans une putain de poubelle. Peut-être que si sa mère ne s'était pas enfuie de cet endroit, à cause de gens comme vous, ce bébé ne serait pas mort dans une poubelle. Peu importe que vous pensiez si c'est mieux de s'en débarrasser à dix semaines ou de le laisser naître et ensuite tuer cet enfant, c'est leur choix.
Il y a Kids Company [une organisation caritative qui aide les enfants] ici. Ils ont aidé des milliers et des milliers d'enfants, pendant que vous, vous êtes là. Vous ne devriez pas vous placer ici, surtout quand certaines personnes, qui ont leurs problèmes doivent passer devant pour venir nous voir [à Kids Company]... des femmes que nous sommes censés aider. Et ils doivent voir ça...
Les gens avec qui nous travaillons ont été victimes de maltraitance, ils ont été agressés sexuellement... Et vous affichez ce truc-là... Vous n'arrêtez pas de dire: "Vous pensez que c'est bien?"
Fais-toi violer par des soldats et tout un tas d'autres gens, et ensuite tu pourras me dire ce que tu vas faires après ça. Là, tu auras eu un avortement et ce sera ton choix.
Alors que vous soyez là, à vous arranger que d'autres femmes se sentent coupables, c'est tellement mal. C'est immonde, putain.»
Si de telles manifestations sont possibles, rappelle The Independent, c'est parce que «contrairement aux Etats-Unis, au Canada ou à la France, il n'y a pas de loi au Royaume-Uni qui empêche des manifestants de rester devant les cliniques».