Culture

James Bond néglige les Anglaises et préfère les Françaises

Temps de lecture : 3 min

Le casting du prochain épisode, intitulé «Spectre», vient d’être dévoilé, avec Léa Seydoux dans le premier rôle féminin. C'est désormais une habitude dans la saga.

Léa Seydoux, Daniel Craig et Monica Belluci lors de la présentation du casting du prochain James Bond, «Spectre», le 5 décembre 2014. REUTERS/Stefan Wermuth
Léa Seydoux, Daniel Craig et Monica Belluci lors de la présentation du casting du prochain James Bond, «Spectre», le 5 décembre 2014. REUTERS/Stefan Wermuth

Ce Jeudi 5 décembre, le casting du 24e film de la saga James Bond, Spectre, a été dévoilé. L’actrice Léa Seydoux, qui a déjà joué dans le dernier Mission: Impossible aux côtés de Tom Cruise, rejoint cette fois Daniel Craig pour interpréter avec Monica Belluci les nouvelles James Bond Girl.

Ce n’est pas la première fois qu’une actrice française décroche un rôle, de gentille ou de méchante, dans un film sur les aventures de l’espion britannique.

1.Les Françaises sur le podium mondial des James Bond Girls


Comme le montre cette carte, la France se place en troisième position en termes de nation représentée dans les films de la saga avec 12 actrices, derrière les Etats-Unis (18) et le Royaume-Uni (28). La première Française à jouer une James Bond Girl était Claudine Auger dans Opération Tonnerre, en 1965, aux côtés de Sean Connery. Par la suite, on peut citer Corinne Clery dans Moonraker (1979), qui donnera sa vie pour James, ou Carole Bouquet dans Rien que pour vos yeux (1981). A chaque fois, elles finissent par succomber au charme de l’espion britannique.

Mais les personnages féminins français se sont complexifiés, surtout à partir des années 2000. Pour l’instant, la «méchante» française la plus connue reste Sophie Marceau dans Le monde ne suffit pas (1999), qui ira même jusqu'à torturer Pierce Brosnan. Eva Green, dans Casino Royale (2006) est sûrement la plus difficile à cerner: [SPOILER] d’abord amante de Bond, elle finira par le trahir. Dans Skyfall (2012), Bérénice Marlohe séduira à la fois Bond et son ennemi juré, Silva, avant que ce dernier ne l’exécute. L’actrice d’origine ukrainienne Olga Kurylenko sera la seule française à ne pas succomber à «la nuit avec Bond» dans Quantum of Solace (2008), laissant James pantois sur un quai de gare après un simple baiser. (Notos également dans ce film la présence de l'acteur français Matthieu Amalric, qui a permis un plus large intérêt auprès du public hexagonal).

On peut donc envisager que le personnage interprété par Léa Seydoux sera lui aussi beaucoup plus ambigu qu’en apparence, très loin des femmes inévitablement amoureuses des premiers James Bond. Ce sera la quatrième Française de suite à interpréter ce rôle.

2.Deux James Bond Girls anglaises seulement dans les années 2000

Sur les quatre Bond déjà sortis dans les années 2000, on ne compte que deux James Bond Girl anglaises, Rosamund Pike dans Meurs un autre jour et Gemma Arterton dans Quantum of Solace.


Sur les 24 films (si on compte le dernier, Spectre), 21 ont fait appel à des actrices américaines ou anglaises. Et ce peu importe les pays où ils se déroulent.

Il aussi est intéressant de noter qu’il a fallu attendre 1971 et Les diamants sont éternels pour que des actrices américaines fassent leur apparition. Elles étaient quatre, et leur arrivée dans la saga s’est faite bien après la Française Maryse Mitsouko (Opération Tonnerre, 1965).

Mais depuis que le réalisateur Sam Mendes est aux manettes des James Bond, il n'y a plus de James Bond Girl anglo-saxonne. Ce n'était arrivé qu'une seule fois par le passé, en 1967 avec On ne vit que deux fois, qui se déroulait au Japon.

3.Quelques critères de la James Bond Girl «idéale»

En 2011, Philippe Durant, journaliste et auteur du livre Les James Bond Girls, expliquait au site 20minutes.fr les critères nécessaire à une actrice pour interpréter le double féminin de Bond. Outre le critère «être jolie», tristement indispensable, il expliquait qu'elle doit désormais «avoir un cerveau»:

«Les James Bond Girls ne sont plus seulement des faire-valoir comme au début, mais des partenaires, donc il faut qu’elles soient intelligentes pour être au niveau du héros.»

Mais au-delà du film même, deux autres critères, beaucoup plus commerciaux, sont à prendre en compte. La notoriété de l'actrice par rapport au héros et sa visibilité dans le monde. Philippe Durant estimait qu'elles doivent venir d'un pays qui sera utile pour la promotion dans le monde. «Quand on lance un nouveau James Bond, il faut que sa partenaire élève le niveau de célébrité», racontait-il avant de rappeler que, si Sophie Marceau a été choisie pour Le monde ne suffit pas, c'est aussi parce que le film La Boum l'avait rendue extrêmement populaire en France et au Japon, ce qui a garanti une meilleure visibilité au film dans ces deux pays. Léa Seydoux et Eva Green, qui ont déjà joué dans plusieurs blockbusters américains, remplissent parfaitement son rôle.

On peut donc désormais rajouter sans trop hésiter «être de nationalité française» à cette liste.

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