Pour détendre l'atmosphère pendant le sommet du G20 le 15 novembre à Brisbane, le Premier ministre australien Tony Abbott a invité deux koalas pour poser avec les leaders des pays les plus riches du monde. Les photos des chefs d'Etat, plus ou moins à l'aise avec un marsupial dans les bras, ont été reprises par les médias, particulièrement celle de Barack Obama et Vladimir Poutine.
So that's what a shirtfronting looks like. #G20Australia #DropbearDiplomacy #shirtfront #G20 pic.twitter.com/4ESyTZZWvy
— Jane Wardell (@TheJaneWardell) 15 Novembre 2014
Mais un câlin d'authentique koala australien, ça n'est pas gratuit.
La presse australienne vient de révéler que les services de ces marsupiaux ont coûté 24.000 dollars autralienss aux contribuables (l'équivalent de 16.000 euros). En effet, un jeune koala ne supportant d'être pris dans les bras d'un être humain qu'environ 10 minutes par jour, les animaux étaient accompagnés de spécialistes qui les avaient auparavant formés à l'interaction avec les grands de ce monde.
Les leaders du Labor, le parti d'opposition, n'ont pas été convaincus de l'efficacité de cette «diplomatie du koala». L'un d'eux, Pat Conroy, explique au Daily Telegraph:
«Le sommet du G20 a été un échec monumental pour le Premier ministre. Il a refusé de parler de réchauffement climatique [...] Et au lieu d'être ferme avec Vladimir Poutine, Tony Abbott a fait payer 24.000 dollars aux contribuables pour que Vladimir Poutine puisse serrer un koala dans ses bras.»
Avant le sommet, le Premier ministre australien avait en effet promis d'être particulièment agressif avec Vladimir Poutine en ce qui concerne le vol MH17, abattu cet été en Ukraine, et où 38 Australiens sont morts. Pour décrire ses intentions envers le président russe, Tony Abbott avait même utilisé un terme de football australien («to shirtfront») qui signifie, en gros, se jetter sur un joueur pour le faire tomber à la renverse. Les Australiens attendaient donc un geste fort, et à la place, il y a eu une photo du Premier ministre avec Poutine et un koala, ce qui a évidemment généré un torrent de sarcasmes, notamment sur Twitter.
Le koala n'a donc pas été un bon outil de communication pour Tony Abbott, mais le marsupial semble en revanche avoir réussi à détendre l'atmosphère pendant le sommet.
Et cela changeait des autres traditions «sympathiques» des sommets internationaux, comme celle qui consiste, à chaque réunion de l'Apec (forum de coopération économique de l'Asie Pacifique), à faire porter des chemises traditionnelles aux leaders mondiaux. Cette année, des tuniques chinoises qui ressemblaient étonnamment à des uniformes de Star Trek ont beaucoup amusé la presse internationale. Le prix de ces accoutrements n'a pas été divulgué, mais il n'est pas impossible qu'ils aient coûté aussi cher que les deux koalas de Brisbane...