La Food and Drug Administration (FDA), l’agence sanitaire américaine, va mettre en place de nouvelles «règles draconiennes», annonce le New York Times. Elles vont concerner les chaînes de restaurants ayant au moins 20 points de vente (beaucoup de fast-foods, donc), les cinémas ou les parcs d’attraction et leurs nombreuses pâtisseries, pop-corn et boissons, les distributeurs automatiques ou encore les supermarchés pour certains plats préparés.
Tous devront écrire clairement le nombre de calories des différentes propositions des menus, pour «contribuer à la lutte nationale contre l’obésité, en montrant aux Américains combien de calories se cachent dans leurs aliments préférés». Il y aura des exemptés, comme les food trucks ou les plats tout prêt dans les avions.
Même si certains groupes sont encore opposés à la mesure, l’Association nationale des Restaurants y est favorable, car ses membres préfèrent «une norme nationale uniforme à l’actuelle mosaïque de réglementations étatiques et locales».
Selon la FDA, cette mesure aura des effets importants sur la santé publique, parce qu’un tiers des calories consommées par les Américains le sont à l’extérieur de chez eux. Margo Wootan, directrice des politiques nutritionelles au Center for Science in the Public Interest, une organisation non-gouvernementale travaillant sur la santé publique, explique au New York Times:
«C’est l’une des politiques de santé publique les plus importantes jamais adoptées à l’échelle nationale. (…) Aujourd’hui, on doit complètement deviner avec quoi on prend du ventre. Cette loi va changer cela».
Mais est-ce que les consommateurs font vraiment des choix plus sains en ayant sous les yeux le nombre précis de calories? Sara Bleich, prof à l'Université Johns Hopkins, interrogée par NPR, explique que de nombreuses études se sont penchées sur l’efficacité de la mesure, dans des villes comme New York, où cela est déjà obligatoire:
«En général, les études montrent que lorsque vous mettez les calories sur les menus, seulement 30% des gens s’en rendent compte.»
Mais cette règlementation nationale pourrait en tous cas inciter les chaînes à réduire le nombre de calories de leurs plats. Selon une recherche de Sara Bleich, les nouveaux items des menus ajoutés en 2013 dans les chaînes de restaurants américaines contenaient en moyenne 60 calories de moins que les plats inscrits l'année précédente. Elle souligne donc que «ceci reflète des changements volontaires, anticipant cette loi sur l’étiquetage des menus».
Marion Nestle, prof de nutrition à l’Université de New York, dit la même chose au Washington Post:
«C'est une excellente nouvelle pour la santé publique, et, je l’espère, une incitation pour les restaurants à reformuler leur offre avec moins de calories.»
Les restaurants ont un an, à partir de maintenant, pour adapter leurs cartes à cette nouvelle réglementation.