Cela commence un peu comme un roman de science-fiction, dans un cadre banal devenant progressivement inquiétant, quelque part entre le Truman Show et une nouvelle de Richard Matheson… Pendant six ans, de 2009 à 2014, raconte Popular Science, trois maisons de la même banlieue résidientielle de Campbell Creek (même le nom du quartier ressemble à celui d’un film), dans l’Etat du Tennessee, ont généré consommé l’énergie nécessaire à la vie quotidienne d’une famille américaine moyenne.
Chaque matin, l’interrupteur de la salle de bain s’allumait, la douche se mettait en marche le temps moyen d’une toilette individuelle. Le frigo s’ouvrait et se fermait chaque jour, les machines à laver le linge et la vaisselle se mettaient en route régulièrement, de même que les téléviseurs, programmés pour être en marche le temps que passe en moyenne un Américain devant l’écran. A la seule différence près que ces maisons n’étaient peuplées que de robots.
Nul projet militaire secret cependant derrière cette mise en scène de la vie quotidienne, mais le travail d’un institut de recherche sur l’électricité en collaboration avec les autorités de la vallée du Tennessee, qui visait à analyser l’impact réel d’un foyer en fonction des matériaux de construction et des technologies utilisées par les appareils ménagers: c’est pourquoi trois maisons-tests, construites avec des matériaux différents, ont été «habitées» pendant tout ce temps. La première a été construite selon les standards actuels dans l’Etat, la seconde avec des technologies d’économie d’énergie et la troisième présentait un profil de «haute performance énergétique», utilisant des panneaux solaires et conçue pour être autonome en énergie.
Un «système d’émulation du corps humain», en fait une poubelle en plastique pleine d’eau criblée de tuyaux, émettait pendant toute la durée de l’expérience la quantité précise de chaleur et d’humidité quotidienne générées par une famille moyenne.
Résultat de l’expérience: la maison la plus efficace énergétiquement a consommé 55% d’électricité en moins, la maison au profil moyen, 37% en moins. Comme le note le site avec humour, les trois maisons-test sont désormais en vente sur le marché. Et nul ne sait si l’agent immobilier expliquera aux futurs acquéreurs qu’ils vont signer pour habiter dans l'une des trois maisons les plus hantées de l’histoire de la robotique…