Madrid (Espagne)
Au n°21 de la Calle Zurita, dans le quartier populaire de Lavapiés, au centre de Madrid, Paco passe un coup de balai. Ce mercredi matin, il est seul. Au rez-de-chaussée d’un immeuble modeste qui a pignon sur rue, je suis au siège de Podemos, le nouveau parti politique espagnol dont tout le monde parle.
Son quartier général est exigu, à peine une quinzaine de mètres carrés.
«Nous voulons réduire la fracture, le gouffre, entre les gens», commente Paco. En faisant lui-même le ménage, il témoigne, s’il en était besoin, que le peuple est capable de prendre le pouvoir et de le gérer. Sur une affiche, au mur, je lis: «La hora de la gente» (L’heure du peuple).
Soudain, le facteur frappe à la porte. Il entre avec une montagne de courriers. «On vous écrit beaucoup», lance, en souriant, l’agent des postes espagnoles. Qui fait remarquer, l’air complice façon compagnon de route, que certaines lettres «n’ont pas la bonne adresse». Cela n’est pas bien grave: tout le monde, dans le quartier, connaît désormais le siège de Podemos.
Cheveux poivre et sel, pull-over rouge, Paco passe son temps à mettre, puis à enlever, ses petites lunettes rectangulaires. Son métier: opticien. Mais aujourd’hui, il est au chômage. Depuis longtemps, il ne travaille plus. «C’est difficile pour moi de trouver un nouvel emploi», me dit-il. Le taux de chômage en Espagne frôle actuellement les 25%. Sur l’immeuble même de Podemos, et partout aux alentours, de petits écriteaux «Se Vende» témoignent de l’éclatement de la bulle immobilière, alors même que les appartements à vendre ne semblent pas trouver preneurs. Dans ce quartier populaire de Madrid, on se rend compte, grandeur nature, de la violence de la crise espagnole, cette Europe du Sud dévastée. Le chômage a frappé durement des millions de personnes et jusqu’à Paco.
Paco est un diminutif affectueux; son nom véritable est Francisco Latorre. Il a bien cherché un nouveau job. Il a travaillé un moment dans un musée, a tenté d’apprendre l’allemand, mais à 54 ans, il ne croit pas que le marché du travail puisse vouloir encore de lui. Il s’est senti vieux, inutile.
Alors, il a rejoint en avril un «círculos» (cercle) de Podemos, comme on appelle les cellules ou les sections de ce jeune parti politique atypique. Il milite dans le «cercle culture», chargé de la politique artistique.
Le taux de chômage
Fier de cet «empowerment» qui redonne un sens à sa vie (Podemos signifie textuellement «Nous pouvons»), Paco est devenu volontaire. Et si personne ne veut de lui, s’il n’y a plus nulle part besoin de main d’œuvre, alors pourquoi ne pas devenir bénévole et gérer le local du parti?
Ce matin-là, il est le seul représentant actif et réveillé du désormais (si on en croit certains sondages récents), premier parti d’Espagne.
«Mais je ne parle qu’en mon nom propre, me précise-t-il. Podemos est une organisation très ouverte et tout le monde est son propre porte-parole. Je milite pour le projet, pas pour la personnalisation du pouvoir.»
Celui qui personnalise désormais Podemos s’appelle Pablo Iglesias. Le 15 novembre, il a été désigné secrétaire général du mouvement, avec près de 90% des suffrages lors d’une «assemblée populaire virtuelle», une large consultation numérique.
Figure charismatique, plutôt rassembleur à l’extrême gauche, il est souvent moqué sous le nom de «Pablemos», comme s’il s’était approprié son parti.
Le parti de «Pablemos»
Pablo Iglesias, 36 ans, semble d’abord un intellectuel: il est enseignant-chercheur en sciences politiques à l’université Complutense de Madrid. Titulaire d’un doctorat (il a fait sa thèse sur les mouvements sociaux post-nationaux), fier de sa queue-de-cheval, il est un lecteur assidu de Gramsci, le penseur communiste italien qui a théorisé l’action politique et le maintien au pouvoir dans la société capitaliste par «l’hégémonie culturelle».
Iglesias n’est pourtant pas un nouveau venu de la politique. On l’a vu milité, depuis longtemps, au sein des Jeunesses communistes, puis à l’aile gauche du PSOE, le parti socialiste espagnol. Sa femme est proche d’Izquierda Unida, l’ex-Parti communiste. «Gramsci, le PSOE, la gauche de la gauche: Iglesias est plus apparatchick qu’il ne l’a dit», commente Tom Avendaño, journaliste à El País, qui l’admire pourtant lorsqu’il cite Game of Thrones. Gramsci, Ken Loach, Julian Assange et Game of Thrones: la matrice intellectuelle de Pablo Iglesias, faite à la fois d’éléments obsolètes et post-modernes, d’éléments connus réemployés dans un contexte digital inconnu, est un cocktail inédit.
La matrice intellectuelle de Pablo Iglesias: Gramsci, Ken Loach, Julian Assange et Game of Thrones.
Lors des élections européennes de mai dernier, il a été élu député européen avec cinq de ses compañeros (et Podemos a raflé au niveau national 8% des votes). Son ascension débute là.
Le grand public découvre les formules chocs et le langage fleuri de cet Olivier Besancenot espagnol: «Je suis le GPS de la gauche», répète-t-il, en dénonçant les «chiens de droite» ou les «fascistes de droite». Il est anti-américain, promet de sortir de l’Otan et de fermer les bases militaires yankees qui existent encore sur le sol espagnol.
Il est lyrique, vantard, populiste, certes, mais son discours n’est pas creux. Surfant sur la lassitude vis-à-vis de la classe politique, il dénonce le bipartisme ou encore la corruption généralisée du pays (plus de 350 élus espagnols seraient actuellement mis en examen ou condamnés). Podemos, laisse entendre Iglesias, fera «table rase du passé» et recommencera tout «à zéro».
Car le projet consiste –formule ambigüe– à tourner la «page de 1978», celle de la transition démocratique et des trente-cinq ans depuis la fin du franquisme. Diantre!
Les héritiers de la Puerta del Sol
Podemos est né dans la mouvance de la «Puerta del Sol». En mai 2011, c’est sur cette place du centre de Madrid qu’est apparu ce mouvement joyeusement radical baptisé depuis «15-M» (pour mouvement du 15 mai). Y passant plusieurs soirées, fin mai de cette année là, j’y ai vu alors une foule bigarrée et guévariste, camper sous des tentes, entre réchauds à gaz et utopies à usines à gaz. La bonne humeur; les assemblées constituantes; les pétards et les gender studies; les slogans anarchistes et situationnistes.
La gauche espagnole au pouvoir, celle de José Luis Zapatero, ne s’en est jamais remise. Les «Indignés» étaient nés.
Bien que constitué de «néo-indignés», Podemos ne revendique pas directement cette filiation; il y a néanmoins comme un air de famille et une continuité. La ressemblance est à doubles tranchants car le mouvement «15-M» avait pour slogan: «Ils ne nous représentent pas». Aujourd’hui, Pablo Iglesias est, lui, officiellement le porte-parole de Podemos.
«Ils sont les héritiers de la Puerta del Sol, une forme de continuité», me dit Paco Roca, le célèbre dessinateur de Valence, qui va faire l’objet d’une belle rétrospective à Madrid. Il est en train de finir de déballer ses dessins pour les exposer, lorsque je l’interroge: «Je pense que Podemos, c’est bien. Ça secoue le système des partis qui est resté le même depuis la fin de la dictature», ajoute Roca, qui approuve le mouvement mais ne sait «pas trop ce qu’ils feront s’ils arrivent au pouvoir».
César Rendueles est, lui aussi, enthousiaste. Cet écrivain à succès a rejoint Podemos depuis quelques mois: les thèses de son dernier livre, Sociofobia, sont en phase avec le mouvement, notamment lorsqu’il milite pour une renaissance démocratique enfin assumée par le peuple. Il fait partie du «cercle» de l’université de Madrid. César Rendueles explique:
«On a subi un processus de dépolitisation en Espagne. Aujourd’hui, il est temps de redevenir radical. De revitaliser la politique. Podemos défend le sens commun et en même temps recrée de l’espérance.»
L’avis des experts compte beaucoup chez Podemos. C’est indispensable pour reconstruire la démocratie.
César Rendueles, écrivain
Comme lui, des milliers d’Espagnols ont rejoint les «cercles» géographiques ou thématiques de Podemos. Il en existe des centaines sur des questions aussi variées que l’éducation publique, la santé, l’emploi, la politique culturelle, l’énergie, l’écologie, etc. «Il y a un cercle des psychologues; et, bien sûr, il y a aussi un cercle des psychanalystes», sourit Rendueles.
Plusieurs cercles concentriques mêlés: tel est justement le logo de Podemos, sur fond de couleur violet. «Podemos représente une alternative. C’est un nouveau point de vue. Un point de vue de gauche mais sans s’inféoder à la gauche», résume César Rendueles. Comme Pablo Iglesias, il est lui-même universitaire et me demande d’insister sur la dimension intellectuelle et d’expertise de Podemos.
«La presse espagnole a souligné les outils de démocratie directe, la filiation avec le mouvement “15-M”, mais elle a insuffisamment parlé de notre expertise. L’avis des experts compte beaucoup chez Podemos. C’est indispensable pour reconstruire la démocratie.»
D’innombrables universitaires auraient, selon lui, rejoint le mouvement.
Vers une démocratie liquide
La Marabunta est l’un des espaces où se retrouvent ces intellectuels et militants de Podemos. C’est une librairie indépendante située juste en face du siège du mouvement politique. De Marx à Gramsci, de la littérature critique à la sociologie des mouvements sociaux, de Pasolini à la New Left Review, de Howard Zinn aux écrits de Pablo Iglesias –sans oublier une histoire de la Ligue communiste révolutionnaire– on y trouve une excellente sélection de plus de 9.000 titres de gauche radicale.
«Dès le départ, j’ai été actif dans Podemos. Je m’occupais un peu de logistique, d’organisation. Du coup, les militants sont venus ici, dans le café de la librairie», explique Miguel Urban, le gérant de ce lieu culturel coopératif. Et en effet, autour de nous, je constate que plusieurs «cercles» sont réunis, avec leurs militants serrés et attablés, en train d’enchaîner les cafés «restringido». Lorsque Podemos a cherché un local, Miguel Urban a proposé un espace libre en face de sa librairie; et c’est ainsi que Podemos a ouvert son siège à côté de La Marabunta.
Ce militantisme traditionnel, finalement assez orthodoxe à la gauche de la gauche, ne doit pas faire oublier l’inventivité de Podemos à l’âge numérique. Le parti rappelle d’ailleurs le «Mouvement 5 étoiles» de Beppe Grillo en Italie. Il suscite des espoirs immenses, comme ceux d’une Marina Silva au Brésil (l’écologiste-évangéliste finalement battue par Dilma Roussef), ou, avant elle, d’Howard Dean, le gouverneur démocrate et digitalisé du Vermont.
Aujourd’hui, Podemos, dont les critiques acerbes contre la démocratie représentative sont récurrentes, est en train d’imaginer ce que pourrait être concrètement une «démocratie liquide», une sorte de démocratie directe rendue réellement possible à l’âge numérique.
«Les gens de Podemos sont très en pointe sur Internet et les réseaux sociaux, qu’ils maîtrisent parfaitement», souligne Tom Avendaño. Leur utilisation de l’application AppGree leur permet, selon lui, de multiplier les conversations de groupe et d’inventer de nouveaux processus de communication. Par ailleurs, le forum «Plaza Podemos» est particulièrement actif sur la plateforme Reddit. Et Podemos compte déjà près de 900.000 «j'aime» sur Facebook et 440.000 followers sur Twitter.
«Internet est au cœur du mouvement Podemos», commente pour sa part César Rendueles. Qui ajoute:
«Initialement, j’étais plutôt sceptique quant aux outils d’Internet. Je pensais que les réseaux sociaux versaient trop souvent dans la critique, les insultes, les rumeurs. Mais là, avec Podemos, je me suis rendu compte de l’efficacité des forums pour le débat collectif. Une véritable discussion a eu lieu, de vraies délibérations. C’était très vivant, très constructif. Et plus de 100.000 personnes ont participé à l’élection de Pablo Iglesias ce week-end.»
Jusqu’à présent, Podemos ressemblait à une sorte de parti Wikipédia. Il était collaboratif, anonyme, auto-régulé par des forums. Il avait pour tout média son site très dynamique. Ses militants valorisaient une nouvelle économie du partage. C’était un parti à but non lucratif –et qui d’ailleurs n’avait quasiment pas d’argent. Mais cette page se tourne lentement. Podemos doit s’institutionnaliser, se professionnaliser, trouver de l’argent. Et c’est là que les difficultés commencent et que les critiques se multiplient.
Podemos, le futur d’une illusion
«Depuis quelques jours, tout le monde leur tombe dessus. Les partis traditionnels, les milieux financiers, la presse, tous ceux-là se déchaînent contre Podemos», constate, un brin énervé, Paco Roca. «C’est sûr, l’establishment nous prend pour des radicaux et ils ont peur qu’on représente une alternative. Ils se sentent menacés, alors ils nous attaquent», analyse César Rendueles.
A peine élu triomphalement le samedi, Pablo Iglesias a dû subir dès le dimanche les attaques inattendues de la célébrissime animatrice de télévision Ana Pastor. Face à elle, le télégénique gauchiste n’a pas su articuler un propos clair. Sa rhétorique idéaliste s’est heurtée aux questions concrètes; il n’a pas su proposer un programme.
«Hispter bolivarien», caricaturé en Sous-Commandant Marcos... Iglesias subit les critiques
Lui qui s’exprime dans la langue poétique d’un Che Guevara, ou d’un Fidel Castro, pleine de verve et de paraboles, n’a plus su conjuguer ses verbes. Son populisme a marqué le pas face aux questions pragmatiques, presque simplistes, de la journaliste superstar. Ses propositions économiques? Sa méthode de gouvernement? Comment va-t-il financer son revenu minimum universe ? Comment va-t-il, selon ses termes, «désactiver la bombe de l’exclusion sociale»? Iglesias, dont le modèle d’intervention télévisé est, disait-il, le «Allo Presidente» de Chávez, ce flot ininterrompu de propagande, sans contradiction ni fact-checking, a raté son premier exercice de chef de parti.
L’Espagne n’est pas le Venezuela, ni Cuba quant à la liberté de la presse. Iglesias l’a appris à ses dépens.
Depuis, et toute cette semaine, les médias espagnols se sont déchaînés contre lui. On le caricature en Sous-Commandant Marcos, on le taxe d’être un «hipster bolivarien» et un extrémisme de gauche; mais en même temps, on fustige ses discours récents «adoucis». Iglesias avait une boucle d’oreille; on dénonce le fait qu’il l’a retirée, à la demande, ironise-t-on, de ses conseillers «com». Il militait pour les nationalisations; on lui reproche désormais d’avoir édulcoré son langage en utilisant un néologisme qu’il a inventé: «déprivatisation».
Milite-t-il pour l’autodétermination de la Catalogne ou du Pays Basque? A cette question, il préfère affirmer maintenant, par une pirouette et une formule creuse:
«Plus on est ensemble, plus on est heureux.»
Celui qui dénonçait hier les «médias privés» et semblait appeler de ses vœux des médias publics d’Etat façon Venezuela, ne parle plus de ce sujet. Veut-il conserver la monarchie, ou prône-t-il l’instauration d’une République? Son ambiguïté calculée récente a surpris.
Le célèbre humoriste Joaquín Reyes l’a caricaturé à la télévision, moquant ses cheveux lavés au «shampoing Alcampo» (une sorte d’Auchan bon marché).
Quant à El País, le quotidien espagnol de référence, il s’est livré cette semaine à un jeu de massacre quotidien contre les idées de Podemos. Dernier en date, l’un des éditorialistes de ce journal, Miguel Ángel Aguilar, pourtant modéré, qui a littéralement explosé les naïvetés gauchistes de Pablo Iglesias.
Ce qui inquiète, c’est l’hostilité frontale de Podemos pour la démocratie représentative. Comme si on pouvait gouverner l’Espagne par des référendums sur Internet et des consultations de «cercles» militants. Comme si arriver au pouvoir pouvait suffire pour gouverner un pays.
Pablo Iglesias est en train de devenir une figure pop
Tom Avendaño, journaliste
Il faut dire que l’intéressé a un peu cherché la critique. Fasciné par les caudillos d’Amérique latine, prenant comme modèle le Venezuela de Chávez, dont il a dit que c’était la «société idéale», Pablo Iglesias n’a pas anticipé les critiques qu’il subit aujourd’hui sur ce registre. Au moment où la «révolution bolivarienne» tourne au cauchemar –la violence devient endémique au Venezuela, la liberté de la presse est réduite, l’économie s’effondre et le régime autoritaire évolue vers une sorte de pré-dictature militaire d’extrême gauche–, les Espagnols s’inquiètent d’un parti qui prend Chávez ou Fidel Castro pour modèle. Depuis quelques temps, Iglesias a cessé de citer Chávez, pour lui préférer l’exemple plus exotique de Correa, le président de l’Équateur, ou plus consensuel, comme le modèle social-démocrate danois. Une rupture sensible de son discours qui n’a pas dissipé les doutes. Le mal est fait.
Mouvement de fond ou parti météorite de la vie politique espagnole? Le débat est ouvert. Certains prédisent que Podemos, pétri de contradictions, ne pourra continuer uni vers les élections législatives prévues fin 2015; d’autres pensent que le parti s’épuisera dans la démocratie participative; beaucoup doutent des capacités d’Iglesias à passer de la critique sociale à la vie politique constructive avec ce que cela suppose de compromis. Mais des millions d’Espagnols croient encore en lui. «Pablo Iglesias est en train de devenir une figure pop», résume Tom Avendaño.
L'illusion, l'espoir
Calle Zurita, Paco continue de s’occuper, seul, du local national de Podemos. Un livreur vient d’apporter une trentaine de paquets. «Des livres», dit Paco, qui les empile dans un coin entre des étagères démontées, des chaises pliées et une multitude de produits stockés pour la vente et le merchandising: des banderas (drapeaux), des «chapas» (couvertures) et des bolsas (sacs). Ce sont encore les principales sources de revenus du parti.
Au mur, une carte de Madrid avec des cercles concentriques et des affiches: «Podemos, Es el momento de la gente, es el momento de cambiar las cosas» (le mouvement du peuple, c’est le moment de changer les choses). Un peu plus loin, un autocollant: «#Claroquepodemos» (Bien sûr que nous pouvons). Et un slogan en forme de question:
«Quelle est la dernière fois où vous avez voté avec “illusion”?»
En espagnol, le mot «illusion» a le sens d’«espoir» ou d’«espérance». Podemos veut réenchanter la politique. Paco y croit. Il entend les critiques, mais il préfère garder ses illusions sur le mouvement, sur le collectif, sur la force politique en marche. Frappé durement par la crise, a-t-il d’autres options? «Normalito», répète-t-il. «Je suis un homme dans la moyenne, je porte un nom normal. Moyen. Comme la vie.»