Voilà qui ne va pas arranger l'image sexiste de la Silicon Valley. Les fondateurs d'une start-up de biotech sont en train de développer un supplément probiotique qui pourrait leur permettre de changer les odeurs de leurs sécrétions vaginales, comme l'explique Inc.
Austen Heinz et Gilad Gome (oui, ce sont deux hommes) viennent de présenter leur projet –nommé Sweet Peach, ou Douce Pêche– à la conférence Demo de San Diego en Californie.
Grâce à un système d'impression laser d'ADN qu'ils ont eux-mêmes développé, ils vont pouvoir créer des bactéries qui transformeront les odeurs corporelles liées à la menstruation pour les remplacer par un parfum de pêche.
Les deux «biohackers» expliquent que leur probiotique permettra aussi de lutter contre les infections vaginales.
«Nous pensons que les gens doivent pouvoir contrôler leurs microbes...et s'ils veulent ajouter une fonction fragrance à leur microbes, ils devraient pouvoir le faire», explique Austen Heinz à Buzzfeed.
Pour lui, cette manipulation des bactéries est aussi une forme de «libération personnelle».
Dans un contexte où les entreprises de la Silicon Valley sont déjà souvent accusées de sexisme, de nombreuses femmes ont rétorqué qu'elles n'avaient pas besoin d'être libérées de leurs odeurs personnelles.
Le parallèle est un peu gênant, mais l'autre projet de Heinz et Gome, dénommé Petomics, est de créer une bactérie qui donnera une odeur de banane aux déjections des animaux. Les clients de ce produit pourraient notamment être des fermes d'élevage intensif, où la production d'excréments empeste parfois plusieurs villages. Un micro-organisme permettant d'altérer ces odeurs semble plus utile que le probiotique spécial vagin.
Les deux entrepreneurs derrière Sweet Peach sont en train de lever des fonds pour leur projet sur la plateforme de crowdfunding Tilt car Kickstarter refuse par principe de s'associer aux compagnies de biologie synthétique.
Les activités de biohacking –lorsque des scientifiques manipulent de l'ADN et créent de nouveaux organismes– sont strictement réglementées en Europe, mais pas aux Etats-Unis, où la biologie DIY est en pleine explosion.