Dans le village traditionnel de Trunyan, à Bali, les morts ne sont pas enterrés. Ils ne sont pas incinérés ou brûlés sur un bûcher, ou, comme dans le cas des Zoroastriens, hissés en haut d'une colline pour être dévorés par des vautours. Ils sont simplement allongés au sol, abandonnés à la pourriture.
Le cimetière de Trunyan, accessible uniquement par bateau après une traversée du lac Batur, contient 11 cages de bambou, construites en forme de prismes triangulaires. Quand l'un des membres du village meurt, son corps –enroulé dans des habits blancs, la tête exposée– est placé dans l'une de ces cages.
Quand ces dernières sont pleines, le corps qui y est resté le plus longtemps est enlevé, afin de faire de la place au prochain occupant. Les restes du précédent résident sont placés sur une pile, avec tous les autres corps déjà éjectés par de nouveaux arrivants, jusqu'à ce que toute la chair, la graisse et les muscles soient décomposés.
Quand les os sont tout ce qui reste d'un villageois décédé, le crâne est ajouté à la rangée qui y est consacrée, toujours plus longue, derrière un grand arbre Taru Menyan.
L'arbre n'est pas seulement décoratif, la fragrance agréable, proche de l'encens, qui se dégage de ses feuilles aide à neutraliser l'odeur des corps en décomposition.
Photo:Yusuf IJsseldijk/Creative Commons
Photo:Yusuf IJsseldjik/Creative Commons
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