Après l'assassinat d'un soldat à deux pas du Parlement canadien à Ottawa le 22 octobre, pourquoi l'entrée du bâtiment officiel n'a-t-elle pas été immédiatement bloquée par les forces de sécurité? Le fait que le tireur, Michael Zehaf-Bibeau ait pû pénétrer dans le Parlement, où il a été tué, pose des questions quant à la réactivité des services chargés de protéger le siège du pouvoir législatif canadien.
«Quatre forces de police séparées sont responsables de la sécurité du Parlement, et cette attaque pose la question de l'efficacité de la communication entre ces forces», résume un article du Globe and Mail.
La Gendarmerie royale du Canada, les Services de sécurité de la Chambre des communes, le Service de protection du Sénat et la police d'Ottawa protègent chacun un secteur particulier de la zone de Parlement Hill, le complexe de bâtiments officiels de la capitale.
Or The Globe and Mail rappelle qu'en 2012, le vérificateur général (un équivalent de la Cour des comptes) avait publié un rapport qui recommandait d'unifier ces forces de sécurité avec un unique centre de commande qui les rendrait plus efficaces. Mais ces mesures n'ont jamais été prises.
En 2009, un événement plus anodin avait en effet révélé une certaine confusion entre ces forces de police. Des militants de Greenpeace avaient réussi à escalader un des toits des bâtiments et personne ne savait quelle force de sécurité était officiellement chargée de la protection des toits...
Vu que, jusqu'ici, le niveau de menace était plutôt bas, les autorités cherchaient aussi à limiter les procédures de sécurité afin de préserver l'impression d'un Parlement ouvert sur la ville et ouvert à tous.
Le site officiel explique en effet que les Services de sécurité de la Chambre des communes doivent «préserver un équilibre entre la protection des parlementaires et de les fonctions du Parlement et le respect du droit des Canadiens à avoir accès à la Chambre et aux législateurs». Mais après les événements de mercredi, cet équilibre va probablement devoir être remis en question.