Le secret de la réussite scolaire n’est ni l’apprentissage intensif des leçons, ni la confection d’antisèches sophistiquées. Pour avoir de meilleures notes, la solution serait de se trouver des points communs avec son prof, selon une étude conduite par le Panorama Education, relayée par The Atlantic.
A la rentrée 2013, le professeur Hunter Gehlbach et ses collègues chercheurs ont distribué un questionnaire à 315 élèves de 3e (9th grade) et à 25 professeurs. L’objectif n’était pas de collecter des informations personnelles, mais de connaître leurs préférences respectives, telles que les qualités qu’ils recherchent chez un ami, l’événement sportif auquel ils aimeraient le plus assister et leur avis sur le moment où les élèves apprennent plus, selon Marketwired.
Les réponses aux différents questionnaires ont été recoupées, et les deux groupes informés de leurs points communs respectifs. Cinq semaines plus tard, les chercheurs ont à nouveau sondé les élèves et leurs profs. Cette fois, ils leur ont demandé comment ils percevaient leurs relations avec l’autre groupe, et la classe dans son ensemble.
Au final, il semblerait que lorsque les enseignants et leurs élèves savent qu’ils ont cinq points communs, leurs relations en sont améliorées. Les professeurs disent interagir plus souvent avec les élèves dont ils se savent proches, et trouvent leurs relations avec eux plus positives. Mais ce n’est pas tout: les collégiens avec lesquels les professeurs sont conscients d’avoir des intérêts en commun finissent le semestre avec des notes plus hautes.
Ce dernier point touche particulièrement les élèves issus des populations considérées comme «défavorisées». Les chercheurs ont constaté que l’écart des résultats entre ces élèves et leurs camarades issus de milieux sociaux plus favorisés se réduit de 65% lorsque leurs professeurs arrivent à établir une connivence parce qu’ils se savent des points communs.
Sur The Atlantic, le témoignage de Jessica Lahey tend à confirmer ce besoin de proximité. En tant que professeure dans un centre de réinsertion, elle estime que l’interdiction de mieux connaître ses élèves a pesé sur l’efficacité de son travail:
«Je ne peux pas leur poser des questions sur leur vie, et ils ne sont pas autorisés à savoir quoi que ce soit de la mienne. [...] Je me suis battue pour trouver des moyens de me connecter avec mes élèves en restant dans les règles, mais j’ai encore l’impression d’enseigner dans une bulle hermétiquement scellée. Pour la première fois de ma vie, ma manière d’enseigner n’est pas raccord avec mes élèves.»
L’étude n’a été menée que sur un petit groupe, mais le Panorama Education espère pouvoir poursuivre ses recherches. Son confondateur indique:
«On se concentre tellement sur la préparation des examens et les initiatives de tronc commun actuellement. Je pense que les gens oublient souvent l’importance de cette connexion humaine dans la salle de classe»