Beaucoup pensent qu’Edward Snowden, qui a dévoilé les programmes de surveillance de masse des télécommunications et de l'internet menées par le gouvernement américain, est un héros qui mérite qu’on érige une statue à son effigie.
C’est maintenant le cas à New York, même si la statue de 2,7 mètres, créée par le jeune sculpteur américain Jim Dessicino, n’a pas encore trouvé de domicile fixe.
Pendant quelques heures vendredi 10 octobre, la statue en plâtre était exposée dans le parc d’Union Square à Manhattan, avant que des policiers ne demandent à son créateur de la déménager pour faute de permis. Pour parfaire la provocation, Edward Snowden avait été placé en face d’une statue d’Abraham Lincoln, un héros moins controversé.
Selon les journalistes présents dans les parages, aucun passant n'a en fait reconnu le visage de l'informaticien exilé en Russie.
Apparemment par hasard, le journaliste Glenn Greenwald, auquel Edward Snowden a confié les documents secrets de la National Security Agency (NSA), était dans les parages juste au moment où le camion a déposé la statue.
L’œuvre, qui a son propre compte Twitter, fait partie du festival «Art in Odd Places» (Art dans des endroits bizarres), et a été transférée dans un centre communautaire, avant de voyager ailleurs aux Etats-Unis.
Pour Jim Dessicino, qui définit son style comme une «réconciliation entre l'éthique punk et la sculpture figurative», l'idée est de remettre en question la façon dont la société américaine représente ses héros.
«Comme [Snowden] ne peut pas revenir ici, c'est un peu comme si il était mort, et il peut donc être commémoré», a expliqué le sculpteur à Buzzfeed.
Alors que la statue géante de Snowden va voyager dans le pays, un documentaire sur le «lanceur d'alerte», réalisé par la journaliste Laura Poitras, va sortir aux Etats-Unis à la fin du mois. Partisans et adversaires d'Edward Snowden, de la liberté pour les premiers et de la sécurité nationale pour les seconds, pourront alors à nouveau se déchaîner.