L’Arizona n’a pas de problème de terrorisme islamiste, mais pour sa campagne des élections de mi-mandat («midterms»), une candidate républicaine locale, Wendy Rogers, a choisi d’utiliser un extrait des images précédant le meurtre du journaliste James Foley par un membre de l'organisation État islamique.
La publicité en question, qui sera diffusée à la télévision locale, n’est plus disponible en accès libre sur YouTube, mais la presse rapporte qu’on y voit le meurtrier de l’otage brandissant un couteau, avec une voix off qui explique: «La menace terroriste grandit. Sommes nous en sécurité ? Sommes nous protégés?» La représentante démocrate Kyrsten Sinema, élue en 2012, est ensuite accusée de ne pas avoir voté pour des lois qui auraient «mieux protégé [le] pays».
«Se servir de cette tragédie pour une campagne politique est répréhensible et choquant. Wendy Rogers devrait retirer cette publicité et s’excuser auprès de la famillle de M. Foley», a déclaré un porte-parole du Parti démocrate.
Pour les responsables de la campagne de la candidate républicaine (pour l’instant donnée perdante), «il est important de mettre en lumière les différences entre les candidats et de rappeler que la stratégie internationale ratée de Barack Obama a rendu [le] pays moins sûr».
A quelques semaines des élections de mi-mandat, la peur du terrorisme est un thème en vogue chez les conservateurs.
Au Nouveau-Mexique, un candidat républicain au Sénat a aussi utilisé une photo du meurtrier de James Foley pour sa vidéo de campagne. Le clip en question est un montage qui alterne entre terroristes islamistes et Barack Obama jouant au golf. Le message est toujours à peu près le même: les Démocrates ne font rien pour vous protéger.
Un islamiste portant le drapeau noir de l’organisation État islamique apparaît également dans une annonce du candidat républicain Scott Brown dans le New Hampshire. Il accuse Obama et la sénatrice démocrate locale de ne pas comprendre la «nature de cette menace».
Pour que la menace terroriste soit encore plus effrayante, certains sites conservateurs n'hésitent pas à inventer des détails inquiétants. Ainsi, le mois dernier, le site Judicial Watch avait lancé une rumeur, largement reprise par la presse de droite, selon laquelle des membres de l’EI basés au Mexique s’apprêtaient à traverser la frontière pour organiser des attentats aux Etats-Unis. Quelques hommes politiques, notamment Rick Perry, le gouverneur du Texas, avaient relayé ces «informations».
Pourtant, le Département de la sécurité intérieure (Homeland Security) avait rapidement démenti la rumeur: «Nous n’avons pas de renseignements crédibles suggérant que des membres de l’EI tentent de traverser la frontière avec le Mexique.»
Malgré tout, Fox News avait publié un article intitulé: «Le Départment de la sécurité intérieure confirme des menaces d’infiltration de l'EI à la frontière avec le Mexique.»
Chez Fox News Latino, une chaîne du même groupe, mais qui s’adapte à son public hispanique moins conservateur, le titre était légèrement différent: «Le Département de la sécurité intérieure explique au Congrès que les terroristes de l'Etat islamique ne sont pas en train de traverser la frontière mexicaine.»