La crème solaire pourrait avoir des conséquences environnementales et sanitaires sur les océans, rapporte Scientific American.
Elle contient en effet certaines nano-particules, comme le dioxyde de titane (TiO2) qui permet de filtrer les ultraviolets. David Sánchez-Quiles, doctorant à l'Institut méditerranéen des études avancées en Espagne, a montré dans une étude qu'au contact de l'eau, le Ti02 réagit à la lumière et à l'oxygène pour former des composés comme le péroxyde d'hydrogène (H2O2).
«Bien que familier pour l'homme comme antiseptique, des niveaux élevés de H2O2 peuvent inhiber la croissance du phytoplancton, de minuscules plantes qui sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires de l'océan», explique le blog scientifique.
Un autre chercheur, Craig Downs, étudie depuis plusieurs années les effets des produits chimiques sur les barrières de corail. Si ce dernier confirme avoir observé des changements provoqués par la crème solaire sur les coraux, il affirme cependant que la cause principale de la disparition des coraux est la pollution locale et régionale.
Or, selon David Sánchez-Quiles, «les produits solaires ont augmenté en moyenne de 7% par an au cours des cinq dernières années». En outre, le changement climatique devrait faire augmenter l'usage de produits chimiques pour prévenir la peau des maladies et des dommages.
«Les spécialistes de l'environnement et les compagnies de cosmétiques doivent travailler ensemble pour atteindre un compromis entre la santé humaine et l'environnement», alerte le scientifique.
Le travail du doctorant est loin d'être terminé. Selon Scientific American, le nombre de touristes en Méditerranée devrait passer de 202 millions en 2013 à 264 millions en 2030.