On savait déjà que l'épidémie actuelle d'Ebola en Afrique de l'Ouest était la pire de l'histoire, on sait désormais qu'elle a fait plus de victimes que toutes les autres combinées en 38 ans. Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié le 28 août 2014, fait état de 1.552 décès des suites de la maladie et de 3.069 cas suspectés et avérés depuis l’hiver. Le virus meurtrier, né en 1976 au bord d’une rizière zaïroise (située en actuelle République Démocratique du Congo), a provoqué 1.548 décès de sa naissance jusqu’en 2013, selon le Centre de prévention et de contrôle des maladies.
Malgré le déploiement d’une équipe de 70 experts dans les zones infectées, selon le site d’information Africaguinee, le nombre de cas ne cesse de s’accroître: 40% des cas recensés dans le rapport de l’OMS se sont déclarés en plein mois d’août 2014.
Avant 2014, Ebola ne dépassait jamais la barre critique des 280 victimes par épidémie, chiffre atteint lors de sa première apparition dans la ville de Yambuku, près du fleuve du même nom. La même année, une autre épidémie au Soudan avait fait 151 morts, portant le bilan pour l'ensemble de 1976 à 431 morts, chiffre jamais atteint depuis.
Aussi rare que mortelle, la maladie, que des symptômes grippaux et hémorragiques permettent de dépister, peine à être endiguée.
Alors que le Sénégal est devenu le 29 août le cinquième pays à rapporter un cas avéré, les autorités sanitaires ont «suspecté» un autre cas le surlendemain à plus de 5.700 kilomètres, en Suède. Même si le risque d’une épidémie d’Ebola en Europe reste «très faible», selon Aake Oertsqvist, spécialiste des questions sanitaires, la nouvelle soulève une fois de plus la question polémique du risque de transmission par transport aérien.
De retour du Liberia et de Sierra Leone, Denise Brown, la directrice régionale du Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré à l’AFP que tenter d’endiguer Ebola en Afrique de l’Ouest reviendrait à «plonger au milieu d’un tsunami».
L’OMS a en effet prédit qu’Ebola continuerait sa progression pendant les six à neuf mois suivants. Selon un rapport de l’épidémiologiste britannique Olivier Brady, publié le 21 août dans les pages du magazine scientifique Nature, il aurait déjà fallu administrer un traitement, curatif ou préventif, à 30.000 personnes pour mettre fin à la pandémie.