Comment réduire le nombre de véhicules en circulation tout en faisant faire des économies à l'État? Tout simplement en mettant en partage les centaines de milliers de véhicules de fonction qui dorment la majorité du temps dans les parkings des administrations allemandes. C'est l'idée originale de Simone Peter, co-présidente du parti écologique allemand Alliance 90/Les Verts, qui préconise d'«intégrer à un concept de carsharing» tous les véhicules «qui traînent dans les entreprises et les administrations le week-end ou le soir», comme elle l'explique au quotidien Die Welt.
L'autopartage est en plein boom en Allemagne, où le marché est porté à la fois par des géants de l'automobile, tels BMW et Daimler, et une myriade de start-ups. Au début de l'année, les entreprises du secteur comptabilisaient plus de 750.000 utilisateurs enregistrés, d'après les chiffres communiqués par la fédération de firmes allemandes CarSharing.
De la même manière que le font les services d'autopartage déjà existants, Simone Peter propose de regrouper tous ces véhicules via une plateforme internet de façon à les mettre à la disposition des utilisateurs et d'utiliser le smartphone comme moyen de paiement. Ce système est d'ailleurs déjà utilisé à petite échelle par l'armée allemande, qui met 80 de ses véhicules répartis dans 51 stations à disposition des militaires comme des civils, via le site BwCarsharing.
Bien évidemment, comme le fait remarquer l'hebdomadaire Focus, la Bundeswehr ne fait pas d'autopartage avec ses panzers et ses engins militaires mais avec les véhicules appartenant à sa flotte civile, de la simple Smart au Mercedes-Benz Sprinter.
Interrogé par le quotidien Die Welt, le directeur du service d'autopartage de la Bundeswehr, Rolf Lübke, serait d'ailleurs prêt à mettre son expertise à disposition des autres services de l'État au cas où cette proposition du parti écologique serait adoptée:
«Nous sommes prêts à intégrer les véhicules appartenant à d'autres administrations dans notre offre de carsharing.»
Rolf Lübke est d'ailleurs persuadé qu'au vu des économies qu'il permet de réaliser, ce concept a de l'avenir:
«Il y a là un gros marché qui attend d'être découvert.»
Il n'est par contre pas question de mettre en partage les voitures de fonction luxueuses des ministres et des secrétaires d'État, pas seulement pour des questions de sécurité, mais aussi pour la bonne raison qu'il s'agit la plupart du temps de véhicules de location.