Société

[CARTE INTERACTIVE] Visualisez les plaques commémoratives des morts de la Libération de Paris

Temps de lecture : 3 min

Sur les murs de la capitale, plus de 200 plaques commémorent les morts des combats qui ont eu lieu entre le 19 et le 25 août 1944.

Carte interactive des plaques commémoratives de la Libération de Paris | Crédit : Julien Jégo

Cette carte interactive présente la localisation de plus de 200 plaques commémoratives apposées sur les murs de Paris pour honorer la mémoire de personnes tuées lors des combats pour la libération de la capitale entre le 19 et le 25 août 1944.

Vous pouvez découvrir les plaques de votre quartier en rentrant votre adresse dans le menu sur la gauche: par exemple, la plaque la plus proche des locaux de Slate commémore, au 21 rue Louis-le-Grand (IIe arrondissement), la mémoire de Louis Dumas, FFI de 19 ans tué le 20 août 1944. Vous pouvez également entrer un nom et découvrir la plaque de la personne concernée.

Chaque point possède une couleur différente suivant la fonction occupée par la personne en question: jaune pour les FFI, bleu pour les policiers, orange pour les soldats de la 2e Division blindée du général Leclerc, rouge pour les membres de la Croix-Rouge, violet pour les pompiers, bleu clair pour les gendarmes, blanc pour les civils.

Plus de 1.000 plaques pour l'ensemble du conflit

Ces plaques, qui ont été compilées en un fichier disponible en accès libre, ne représentent qu'une partie de l'ensemble des plaques commémoratives de la Seconde Guerre mondiale de la capitale. Comme l'explique le site de la ville, «l’inventaire du Bureau des monuments [...] indique 1.060 plaques commémoratives de la Seconde Guerre mondiale [dont] 45% [...] correspondent à la semaine de l’insurrection et de la libération».

Parmi celles-ci, on ne trouve pas que des plaques en mémoire de personnes tuées lors du soulèvement, mais aussi des plaques indiquant, par exemple, la position des quartiers généraux durant la bataille.

Parmi les autres plaques relatives au conflit dans la capitale, on trouve par exemple celles apposées en mémoire des Juifs déportés (notamment devant les établissements scolaires), des mouvements de résistance ou des résistants martyrs –par exemple celle commémorant les 35 fusillés de la cascade du bois de Boulogne, le 16 août 1944, trois jours à peine avant le soulèvement.

De nombreux combats à Saint-Michel et République

Les combats ont débuté le 19 août au soir avec l'attaque par des policiers membres des FFI de la préfecture de police, réquisitionnée par l'armée allemande et située à deux pas de l'Hôtel de Ville. Ceci explique le nombre important de plaques présentes dans le quartier Saint-Michel, car il a été le théâtre des premiers affrontements entre insurgés et occupants avant la reprise de la préfecture.

Le quartier de la place de la République présente également beaucoup de plaques car c'est ici que se situait la dernière caserne allemande, installée au sein du bâtiment de la Garde républicaine. D'autres quartiers qui ont été le théâtre d'importants combats (boulevard d’Italie, avenue des Gobelins, rue de Tolbiac, place de la Concorde...) présentent également de nombreuses plaques.

Après l'arrivée de la 2e Division blindée dans Paris le 24 août, les combats tournent largement en faveur des forces alliées et, le 25, le général Von Choltitz, gouverneur de Paris, signe la reddition des troupes du Reich. Le 26, Charles de Gaulle prononce son célèbre discours devant un Paris libéré:

«Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains.

Non! Nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies.

Paris! Paris outragé! Paris brisé! Paris martyrisé! Mais Paris libéré! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.»

Toutefois, on peut constater que plusieurs plaques commémorant la semaine de la Libération indiquent des dates de décès postérieures à cette date. Elles peuvent correspondre aux victimes des «tireurs des toits» mais également du dernier bombardement nazi sur la capitale, dans la nuit du 26 août. La bataille de Paris a fait au total plus de 1.500 morts.

Merci à Gilles Primout, auteur d'un site sur la Libération de Paris, pour son aide précieuse et sa disponibilité pour établir cette carte, ainsi qu'à Christian Chevandier, professeur d'histoire contemporaine à l'Université du Havre, notamment auteur de Eté 44, l'insurrection des policiers de Paris, pour ses précisions historiques. Et merci à Derek Eder pour le code.

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