On a pris l’habitude aujourd’hui du street art (art urbain) ou d’initiatives artistiques intégrant les espaces publics des grandes villes. Mais le projet lancé le 4 août à New York est d’un tout autre genre comme l’explique USA Today. L’art américain sort des musées et s’installe au cœur des villes et le long des autoroutes en très grand format… sur des panneaux publicitaires.
Il fallait ainsi lever les yeux pour admirer la Campbell Soup d’Andy Warhol qui campait au cœur de Time Square.
Au total 58 œuvres emblématiques de l’art américain de la période post-coloniale à nos jours seront affichées dans 50.000 lieux publics jusqu’au 31 août. On les trouvera à travers tous les Etats-Unis, le long de l’autoroute 95 qui traverse le pays du nord au sud sur la côte est, le long de la Dan Ryan Freeway dans l’Illinois et autour de Chicago et des Grands Lacs et aussi sur la côte ouest à proximité de Los Angeles.
Pour une fois, le modèle suivi vient de la «vieille Europe». Après le succès remporté en 2013 au Royaume-Uni par une initiative similaire, cinq institutions américaines, le Dallas Museum of Art (DMA), le Art Institute of Chicago, le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), la National Gallery of Art de Washington et le Whitney Museum of American Art de New York, se sont associées pour réaliser ce projet. Une gageure quand on sait qu’en dehors de la National Gallery, les musées sont des établissements privés, indépendants et concurrents.
Le directeur du Dallas Museum, Max Anderson, à l’origine du projet, explique comment chaque musée a sélectionné 30 œuvres appartenant à ses collections permanentes. Après avoir vérifié les droits, obtenu toutes les autorisations nécessaires et contrôlé la qualité des reproductions… la suite a été plutôt facile.
«Après cela, nous partagé nos listes, fait un peu de marchandage et encore éliminé pour arriver à une liste de 100 noms.»
Pour parvenir enfin aux 58 œuvres finalement exposées, un vote a été organisé via Facebook.
Edward Hopper est celui dont le plus grand nombre de reproductions seront visibles dont évidemment Nighthawks. Mais l’initiative permet aussi de contempler des toiles un peu moins connues qui ont fait l’histoire de l’art américaine: Watson and the shark (1778) de John Singleton Copley, une version du portrait de George Washington (1821) de Gilbert Stuart et aussi des impressionnistes américains l'Allies Days de Childe Hassam aux Three Flags (1958) de Jasper Johns en passant par le fantastique American Gothic (1930) de Grant Wood ou le trop méconnu en France, Chuck Close avec son Phil. Il faut enfin souligner aussi les absences et notamment celles de grands noms du XXe siècle comme Jackson Pollock ou Jean-Michel Basquiat.