Sciences / Économie

Faire affaire avec un humain sera bientôt du luxe

Temps de lecture : 2 min

 Masayoshi Son, PDG de SoftBank Corp. et son robot Pepper | REUTERS / Issei Kato
Masayoshi Son, PDG de SoftBank Corp. et son robot Pepper | REUTERS / Issei Kato

Il devient de plus en plus compliqué de trouver un humain quand on en a besoin. Entre les caisses automatiques de supermarché et les hotlines tenues par des robots, il se fait de plus en plus rare et cela ne risque pas de s'arranger.

Le site Quartz rapporte une étude menée par le Pew Research Center sur l'intelligence artificielle, la robotique et le futur du travail. L'institut de recherche a pour cela interrogé plusieurs dizaines de chefs d'entreprises, de psychologues, de chercheurs et de scientifiques pour recueillir leur impression sur leur vision du travail en 2025.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ensemble est très partagé. Pour 52% des experts interrogés, les avancées technologiques ne vont pas détruire plus d'emploi qu'elles n'en créeront. Les 48% restants pensent bien évidemment le contraire. Mais pour tous, une chose est sûre: le concept même de travail va être entièrement redéfini d'ici à 2025.

Ce qu'il faut retenir, c'est que la planète ne sera pas touchée de la même manière partout. Mike Liebhold, un des chercheurs interrogé par le PRC résume:

«Globalement, des emplois vont être créés dans la fabrication de robots, mais dans les pays développés comme les Etats-Unis ou en Europe, des emplois vont être détruits par le développement de la fabrication par les robots.»

Les experts sont également d'accord sur le fait que nos systèmes éducatifs ne sont pas en adéquation avec le bond technologique que nous sommes en train de connaître. Pourtant, tous s'accordent sur le fait que l'humain est d'ores et déjà en train de muter sa manière de travailler et échanger. Le développement de nouveaux types de production artisanales, locales et à petites échelles en est un parfait exemple. Mais tout cela à un prix: celui qui ne pourra pas s'offrir une botte de radis bio produite à cinq kilomètres de chez lui devra donc se contenter de se faire servir par un robot dans son supermarché.

Deborah Lupton, professeure à l'Université de Canberra reste persuadée que l'humain restera une valeur refuge:

«Les humains auront toujours besoin d'interactions fondées sur l'affect et incarnées par d'autres humains. Un robot ne pourra jamais remplacer ça. Ce sera particulièrement le cas dans la santé ou l'éducation. La tentative d'introduction d'un nombre trop important de dispositifs robotiques pourrait nous jouer un vilain tour, dans lequel les aptitudes humaines seront revalorisées.»

Si l'humain ne veut pas se retrouver écrasé par le poids des machines, il va donc devoir se réinventer et se rendre indispensable. Mais tout cela va le rendre plus cher, ce qui peut aboutir à une fracture entre ceux obligés de côtoyer uniquement des robots et ceux qui pourront encore se permettre d'interagir avec des humains.

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