L'Afghanistan n'est plus qu'un pays en guerre. Il tente au fil des années de sortir la tête de l'eau pour reconstruire une société meurtrie. Pour cela, le pays se tourne aujourd'hui de plus en plus vers les technologies de l'information, autrement dit Internet.
Ozy rapporte que 10% des revenus du Trésor public afghan, soit 150 millions d'euros environ provient déjà de cette industrie selon Amirzai Sangin, ministre afghan des Télécommunications. Le secteur est aujourd'hui en pleine expansion.
Les autorités ont ainsi lancé un projet de fibre optique de 1,5 milliard d'euros qui devrait en faire un leader dans la région. Le gouvernement peut aussi compter sur l'aide américaine avec notamment la création en 2011 d'un incubateur de start-up dans l'ouest du pays à Herat par un groupe de travail dépendant du ministère de la Défense américain. La Founder Institute, un programme d'aide à la création d'entreprise, fondée dans la Silicon Valley a également ouvert un bureau à Kaboul en 2014.
En juillet, la Banque mondiale y est aussi allé de son coup de main en aidant le pays dans la création d'un nouvel incubateur dans la capitale afghane. Ces infrastructures favorisent l'éclosion de nouveaux types d'entrepreneurs comme Fereshteh Forough, fondatrice de la Women's Annex Foundation qui voit dans le numérique l'opportunité de réduire les inégalités homme-femme.
Aujourd'hui, sur les 30 millions d'habitants que comptent le pays, 22 possèdent un téléphone mobile et 86% de la population a accès au réseau téléphonique cellulaire. Un million de personnes ont également accès à la 3G dans le pays selon le ministre des Télécommunications.
Malgré tout, comme le rappelle Ozy, certains chiffres ne trompent pas sur la situation actuelle du pays: 36% de la population vit encore sous le seuil de la pauvreté, seulement 29% des habitats ruraux possèdent l'électricité et l’illettrisme touche encore 66% des afghans (principalement les femmes). Alors, si l'Afghanistan veut pleinement profiter d'Internet pour accélérer son développement, il doit surtout veiller à ne pas laisser une partie de ses citoyens à la traîne.