Un sondage de la British Election Study (BES) réalisé sur plus de 6.000 personnes témoigne d’une adhésion croissante au «oui» pour le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, qui aura lieu le 18 septembre. Selon ce dernier sondage, un quart des indécis auraient basculé en faveur de la séparation avec le Royaume-Uni.
Cependant, l’issue du vote ne serait pas affectée pour le moment, d’après le Guardian, puisque le «non» l’emporterait avec 51% des voix, contre 39% pour le «oui». En cause, selon le quotidien britannique, le fait que «les électeurs n’ont pas été convaincus que la situation économique de leur pays et leur propre situation financière allaient s’améliorer après l’indépendance».
Mais l’écart se resserre. Le même groupe de 6.000 électeurs avait été sondé en mars 2014, et le «non» obtenait alors 52%, contre 37% en faveur de l’indépendance.
Selon les dernières données officielles, en décembre 2013, 4,1 millions d’Ecossais en droit de voter s’étaient inscrits sur les registres électoraux, sur une population totale d'électeurs potentiels de 4,4 millions de personnes, rapporte le Guardian. 7% des Ecossais en droit de voter n'auraient donc pas encore fait la démarche nécessaire pour déposer leur bulletin dans l'urne le 18 septembre. Les animateurs de la campagne référendaire et les militants des droits civiques tentent donc de convaincre ces non-inscrits de s'incrire, et de mobiliser de potentiels abstentionnistes. Ensemble, ils pourraient constituer un «million manquant».
Le Guardian a interrogé le directeur des affaires publiques au Scottish Council for Voluntary Organizations John Downie, selon lequel la sociologie du vote pourrait trahir un sens caché:
«Nous savons que les 20% des Ecossais qui touchent les revenus les plus élevés sont très susceptibles d’aller voter, et qu’au moins la moitié des 20% qui touchent les plus bas revenus s’abstiennent. Cela signifie que ce sont les personnes les plus pauvres, les moins éduquées et les plus vulnérables qui ne se prononcent pas.»
Le 18 septembre nous saurons si l’acte d’Union scellé en 1707 entre l’Ecosse et l’Angleterre a été rompu, et si un nouvel Etat aura émergé sur la scène internationale.
Les Ecossais ne sont pas les seuls à réclamer leur autodétermination cette année. Un référendum aura lieu le 19 novembre sur l’indépendance de la Catalogne. Et le parti belge indépendantiste NVA (Nouvelle alliance flamande), qui a obtenu des scores exceptionnellement élevés aux municipales et aux européennes de 2014, réclame lui aussi l’indépendance de la Flandre. Selon plusieurs observateurs de la vie politique en Europe, ces processus d'autodétermination témoignent d'une déception par rapport à l'Union européenne.
En cas de victoire lors du référendum du 18 septembre, les indépendantistes souhaiteraient cependant rester au sein de l'UE et en devenir le vingt-neuvième Etat membre. Le président de la Commission, José Manuel Barroso, s'était montré réticent en février face à une telle éventualité. En théorie, selon les juristes, rien n'empêcherait cette adhésion, mais l'Espagne pourrait s'y opposer, par crainte que la Catalogne suive l'exemple.