Les hackers aussi peuvent être fan de foot. Mais quand ils veulent montrer leur amour pour leur équipe et leur pays, ils ne sortent pas dans la rue avec maillots et drapeaux. Non, eux préfèrent attaquer les réseaux de leurs adversaires.
The Daily Dot rapporte les études de Ory Segal, chercheur en sécurité pour la société américaine Akamai Technologies, qui a analysé les origines des attaques informatiques survenues durant la Coupe du Monde 2014. Akamai gère environ 30% du trafic mondial et possède donc une immense base de données.
Ory Segal a ainsi pu s'apercevoir que le premier match de la compétition qui opposait le Brésil à la Croatie a été le théâtre d'une attaque venant de Croatie en direction de l'un des principaux établissement financier brésilien. Le premier graphique ci-dessous (en haut a gauche) montre le pic atteint le jour du match.
Capture d'écran Akamai Technologies (cliquez pour agrandir)
Le match entre l'Espagne et les Pays-Bas a subi le même sort. Le nombre d'attaques provenant de l'Espagne a explosé le jour de la rencontre (graphique en bas à gauche). Elles étaient dirigées vers un site d'informations. Certains matchs comme Chili-Australie et Côte d'Ivoire-Japon (les deux graphiques de droite) ont aussi attiré les hackers mais à chaque fois à deux jours d'intervalle, le temps de digérer la défaite pour l'un et la victoire pour l'autre.
Plus étonnant, Ory Segal a remarqué une baisse significative des attaques durant le match fou entre l'Allemagne et le Brésil (remporté 7 à 1 par la Mannschaft):
«Pendant ces deux heures et demie, la cyber-guerre a connu une pause alors que le monde entier était rivé sur ses écrans. L'Argentine a aussi été fair-play dans la défaite, le nombre d'attaques provenant du pays a diminué les jours suivant la finale.»
Cette édition a été marquée par l'activité des hackers. Avant même le début de la compétition, les Anonymous avaient prévenu qu'ils attaqueraient les sites des principaux sponsors de la compétition. Durant le mondial, certains sites frauduleux qui prétendaient proposer des retransmissions en streaming de matchs menaient en fait vers des liens corrompus pour voler les données des utilisateurs. En 2014 plus que jamais, la Coupe du Monde s'est surtout jouée en dehors des terrains.