Santé

Un burger ça coûte combien, réellement ?

Temps de lecture : 2 min

In N Out Cheeseburgers | Wikimedia Commons
In N Out Cheeseburgers | Wikimedia Commons

Le New York Times s'est penché sur l'épineuse question du vrai coût des burgers. Mais on ne parle pas ici du prix que nous payons à la caisse mais plutôt de son coût pour la société. Le journaliste Mark Bittman a passé presque un an à en traquer tous les coûts cachés. Ce que les économistes nomment coûts externes, c'est à dire tous ceux qui ne sont pas pris directement en charge par les producteurs du produit.

Le quotidien s'est appuyé sur les chiffres de la consommation américaine, qui montre que 16 milliards de burgers ont été avalés aux États-Unis (en France, nous nous situons aux alentours des 900 millions). Il en ressort que les coûts externes de chaque burger sont de l'ordre de 50 centimes à 2,10 euros (suivant le type de burger).

Le plus gros de ces coûts provient principalement du rejet en carbone et de l'obésité. Ainsi d'après le Meat Eater's Guide, la production d'un kilo de viande de bœuf aboutirait au rejet de 55 kilos de CO2. Sans parler du fromage. Ces rejets coûteraient au gouvernement américain une petite trentaine d'euros par tonne. Si bien que ramené à un unique burger et selon une estimation moyenne, le coût serait de 40 centimes.

En ce qui concerne l'obésité, le NY Times s'appuie sur une étude du Ministère de la santé américain qui indique qu'en moyenne 11,3% des calories journalières consommées par les américains proviennent de la nourriture de fast-food. En ne s'intéressant qu'aux burgers, Matt Bittman estime que 1,65% de ces calories journalières peuvent donc lui être attribuées. Rapporté aux dépenses de 170 milliards d'euro qui concernent directement les traitements de maladies liées à l'obésité (hypertension, diabète, maladie cardio-vasculaire,...), un burger coûte à lui seul 35 centimes.

Cependant le magazine Forbes nuance l'analyse. Pour le journaliste Tim Worstall, le NY Times ne prend pas en compte la durée de vie des obèses. De manière cynique mais assumée, il rappelle que les obèses vivent en général moins longtemps que la moyenne et rapporte une étude hollandaise qui montre que les personnes en bonne condition physique coûtent plus cher en dépenses de santé à la fin de leur vie.

Le reste est réparti entre les coûts liés au traitement de l'eau qui arrose les champs de maïs, qui sert de nourriture aux élevages de bœufs, la recherche agroalimentaire et médical pour traiter les bêtes ou encore les arrêts de travail dans les abattoirs.

Une lectrice de Forbes tient elle à souligner que le NY Times omet de préciser que les cultures de maïs sont également des lieux de bio-diversité (si on écarte l'usage massif de pesticides) situés dans des milieux naturels. Pour elle il faudrait donc aussi prendre en compte les bénéfices externes et pas seulement les coûts. Réfléchissez-y à deux fois quand vous pousserez la porte d'un fast-food.

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