L’Allemagne cherche toujours comment lutter contre la surveillance américaine. Après la découverte des écoutes du téléphone portable d’Angela Merkel fin 2013, un agent double qui travaillait pour la CIA a été arrêté en Allemagne début juillet puis expulsé. Il aurait été chargé de récupérer des documents sur la commission d’enquête mise en place après les révélations quant à l’espionnage de la NSA, souligne Le Monde. «Une affaire grave», a répondu la chancelière allemande.
Lorsque le téléphone d'Angela Merkel avait été mis sur écoute, l'ancien ambassadeur allemand aux Etats-Unis, Klaus Scharioth, avait affirmé qu'il s'agissait de la pire crise entre Allemands et Américains depuis le Seconde Guerre mondiale.
Une solution pour lutter contre l'espionnage américain a peut-être été trouvée par Patrick Sensburg, le responsable de la commission mise en place après le scandale lié aux révélations sur la NSA au parlement allemand: il propose de revenir à la machine à écrire, note le site américain Ars Technica.
«Nous avons déjà une machine à écrire, elle n’est même pas électronique», a-t-il dit sur une chaîne de la télévision publique outre-rhin lundi matin.
Sensburg a annoncé qu’il ferait aussi vérifier son smartphone et ceux de ses collègues.
«Nous devons nous assurer que nos échanges internes sont sécurisés, que nos emails sont cryptés, que nos téléphones le sont aussi ainsi que d’autres procédures que je ne peux pas préciser ici.»
C'est encore lui qui a essayé pendant des mois de faire témoigner Edward Snowden, l'homme à l'origine des révélations sur la NSA, devant son comité. Il est allé jusqu'à penser le faire par vidéo-conférence depuis l’ambassade de Suisse à Moscou. Il lui semblait important de pouvoir accéder aux données du lanceur d'alerte pour comprendre l'ampleur du travail de la NSA en Allemagne. Cela s’est toujours révélé impossible, rapporte Der Spiegel.
Les Allemands ne sont pas les premiers à considérer un retour à la machine à écrire pour sécuriser leurs communications. Les Russes ont eu la même idée. En 2013, le Kremlin a dépensé près de 14.000 dollars pour acheter vingt machines à écrire.