Depuis l'annonce, le 2 décembre 2010 à Zürich, de la victoire de la candidature du Qatar pour organiser la Coupe du monde 2022, de nombreux observateurs, acteurs du football et autres journalistes remettent cause le bien-fondé de la décision de la Fifa, allant jusqu'à demander un nouveau vote. Les griefs sont nombreux: soupçons de corruption autour de l'attribution de la compétition, déplacement du tournoi en hiver pour éviter les chaleurs insoutenables de l'été qatari, conditions de vie et de travail déplorables, voire mortelles, des travailleurs étrangers, mauvais traitement des homosexuels et autres violations des droits de l'homme...
Mais le petit et richissime émirat peut aussi compter sur des soutiens: Michel Platini, Zinedine Zidane et Nicolas Sarkozy se sont tous prononcés en faveur du Mondial qatari, le premier ayant même voté pour sa candidature en tant que membre du comité exécutif de la Fifa.
Début juillet, c'est Justin D. Martin, professeur de journalisme à l'antenne qatarie de l'université de Northwestern, qui a défendu le maintien de la Coupe du monde 2022 au Qatar dans le magazine New Republic.
Selon lui, la Coupe du monde est en fait le meilleur moyen de faire progresser le pays dans les domaines où il est le plus critiqué, au premier rang desquels les droits de l'homme. Justin D. Martin fait remarquer que, contrairement à la Russie (qui a obtenu le même jour que le Qatar l'organisation de la Coupe du monde 2018), le Qatar tient compte des critiques qui lui sont adressées. Le pays, soucieux de son image à l'international et en Occident, a déjà réagi aux révélations du Guardian sur les terribles conditions de travail des travailleurs immigrants en publiant de nouvelles consignes pour les entreprises et en promettant de réformer son droit du travail. Justin D. Martin écrit:
«La couverture des médias sur les droits de l'homme au Qatar mentionne presque tout le temps de manière importante la Coupe du monde [...]. Sans la façon dont la Coupe du monde place le pays sous un microscope, le Qatar subirait beaucoup moins de pressions au cours de la prochaine décennie pour améliorer la situation en termes de libertés et de droits de l'homme basiques.»