Sports

Pourquoi le Brésil et l'Allemagne, meilleures équipes de l'histoire du Mondial, ne s'y jouent quasiment jamais

Temps de lecture : 2 min

Lors de Brésil-Allemagne, en 2002, à Yokohama. REUTERS/Ruben Sprich.
Lors de Brésil-Allemagne, en 2002, à Yokohama. REUTERS/Ruben Sprich.

Pour l'un, cela sera le 103e match de son histoire en Coupe du monde; pour l'autre, le 105e. Mardi 8 juillet, le Brésil et l'Allemagne, les deux équipes qui ont disputé le plus de rencontres dans la compétition dans leur histoire, s'affrontent en demi-finale à Belo Horizonte. Et cela sera seulement leur deuxième affrontement dans le tournoi après la finale de la Coupe du monde 2002 (2-0 pour le Brésil).

Pourquoi tant de matchs et si peu de duels? On pourrait l'avancer l'hypothèse comme quoi les grandes générations allemandes et brésiliennes se sont succédées au lieu de se superposer. En 1974, quand la RFA remporte sa seconde Coupe du monde, le Brésil tenant du titre entame lui une traversée du désert qui lui vaudra vingt ans sans finale, pendant que les Allemands en disputeront quatre et en gagneront deux. Depuis 2002 et la finale de Yokohama, c'est la première fois que le Brésil revient dans le dernier carré alors que l'Allemagne y a elle été constamment présente.

Mais surtout, le fait que les deux plus grandes équipes de l'histoire du Mondial (OK, amis italiens, vous avez gagné une Coupe du monde de plus que l'Allemagne, mais vous êtes moins réguliers sur la longueur) ne se rencontrent quasiment jamais est un hommage au caractère serré et imprévisible, constamment sur le fil, de la compétition.

Depuis 1974, l'Allemagne et le Brésil sont les deux seules nations à avoir constamment été têtes de série, ce qui fait qu'elles ne peuvent pas se rencontrer au premier tour; et le hasard fait que, lors des phases à élimination directe, elles ont systématiquement, sauf en 1986, été placées dans deux moitiés de tableau séparées, ce qui fait qu'elles ne pouvaient s'affronter qu'en finale.

Mais pour cela, il fallait que chacune gagne deux ou trois matchs consécutivement. D'où la multiplication de rendez-vous ratés de peu:

– 1958: en encaissant deux buts dans les dix dernières minutes, la RFA est éliminée en demi-finale par la Suède, qui affronte le Brésil en finale.
– 1970: défaite lors du «match du siècle» (3-4 a.p.) en demi-finale, la RFA laisse l'Italie se faire écraser par le Brésil en finale.
– 1974: c'est au tour du Brésil, vaincu par le football total des Pays-Bas, de rater un rendez-vous en finale avec la RFA.
– 1978: en s'inclinant sur la fin de son dernier match de poule contre l'Autriche, la RFA est éjectée du match pour la troisième place, où le Brésil s'impose?
– 1986: petite variante, cette fois-ci, ce sont les tirs au but de Guadalaraja qui privent la Seleçao du dernier carré, où la France va perdre contre la RFA.

Si les choses avaient systématiquement tourné, de peu, en faveur de l'une ou l'autre équipe, on en serait donc au septième affrontement, record égalé de l'histoire de la Coupe du monde.

Et la meilleure preuve que le Mondial est un tournoi plein de surprises et où les «grands» ne sont pas faits pour s'affronter systématiquement, ce sont justement les noms des détenteurs actuels du record. Ce ne sont pas l'Allemagne et l'Argentine (qui pourraient cependant l'égaler s'ils gagnent ou perdent tous deux en demi-finale, puisqu'ils en sont à six affrontements), ni la France et le Brésil, l'Italie et l'Argentine, le Brésil et l'Italie ou l'Allemagne et l'Angleterre (cinq affrontements chacun).

Non, les deux matchs les plus courants en Coupe du monde sont deux duels plus déséquilibrés, entre le Brésil et la Suède et l'Allemagne et la Yougoslavie. Rendez-vous en 2018 en Russie pour un éventuel huitième épisode.

Newsletters

Le marathon de Paris, ou le rêve de dire «je l'ai fait»

Le marathon de Paris, ou le rêve de dire «je l'ai fait»

L'engouement est tel que les organisateurs ont dû refuser des inscriptions pour l'édition 2023.

En natation artistique aussi, le risque de commotion cérébrale est bien réel

En natation artistique aussi, le risque de commotion cérébrale est bien réel

Loin des rings, des tatamis et des stades de rugby, les nageuses synchronisées sont également sujettes aux chocs avec leur tête. Sans prise en charge médicale, de graves séquelles cognitives peuvent s'installer à long terme.

De manière inévitable, les JO de Paris 2024 seront plus chers que prévu

De manière inévitable, les JO de Paris 2024 seront plus chers que prévu

À 500 jours de la cérémonie d'ouverture, les critiques continuent d'affluer. Les prix exorbitants des billets ont été pointés du doigt, après des inquiétudes concernant les transports, la sécurité ou l'équilibre budgétaire.

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio