Des dizaines, des centaines, des milliers même de supporters rassemblés en foule compacte dans un bar ou sur une place: ce genre de scènes fait partie du décorum de tout Mondial de football.
Pourtant, ces téléspectateurs qui préfèrent les matchs en extérieur ne sont pas du tout pris en compte par Médiamétrie dans son sacro-saint calcul des audiences, que TF1 et BeIN Sports, les deux chaînes à avoir le droit de diffuser les matchs, ne manquent pas d'annoncer après chaque match.
Dans les 16 à 21 millions de téléspectateurs annoncés par TF1 à la suite du match de huitième de finale France-Nigeria, ne sont comptés aucun café, ni aucune retransmission publique, nous confirme Médiamétrie contacté par téléphone.
Cette variable ne pourrait «être intégrée directement à la mesure» actuelle, nous indique ainsi le service presse, qui ajoute que Médiamétrie ne compte que le visionnage à domicile, et «dans la famille, chez des amis, etc.».
Néanmoins, l'institut n'ignore pas non plus le phénomène: en 2006, il a ainsi réalisé une étude sur «l'impact de la Coupe du monde de football 2006 dans les médias». Et s'est penché sur le visionnage à l'extérieur, en interrogeant par téléphone, chaque jour du Mondial, 200 personnes.
Résultat: à l'époque, cette audience représentait a priori une part marginale: seulement 2,7% en moyenne, écrivait alors Stratégies, à qui le responsable de la communication extérieure chez Médiamétrie, Arnaud Annebicque, confiait:
«[...] ce phénomène est surtout marqué pour les rencontres de l'équipe de France, où ce taux dépasse les 10%.»
Un taux certes faible, mais qui pèse lourd lorsqu'il est question de millions de téléspectateurs! Stratégies soulignaient alors que les «11,8% des Français» comptés par Médiamétrie qui avaient choisi de suivre le quart de final France-Brésil en dehors de chez eux représentaient «2,4 millions de personnes»... Et de conclure:
«France-Brésil a donc été suivi par 20,3 millions de personnes, et non pas 17,9 millions comme l'affiche le Médiamat.»
Extrait de l'étude de 2006 de Médiamétrie sur l'impact de la Coupe du Monde sur les audiences | Médiamétrie