Sports

Les Ukrainiens du Brésil ont soutenu l'Algérie contre la Russie

Temps de lecture : 2 min

L'Algérie célèbre sa qualification à Curitiba, le 26 juin 2014. REUTERS/Murad Sezer.
L'Algérie célèbre sa qualification à Curitiba, le 26 juin 2014. REUTERS/Murad Sezer.

Les supporters de l'Algérie ont reçu, jeudi 26 juin, lors du match contre la Russie (1-1) qui a décidé de leur qualification pour les huitièmes de finale, le soutien inattendu d'un autre groupe de supporters: celui de la communauté des Ukrainiens du Brésil. Cette rencontre du groupe H se jouait en effet à Curitiba, dans l'état du Parana, là où se trouve justement la plus importante communauté ukrainienne du Brésil.

Tout au long du XIXe siècle, des dizaines de milliers d'immigrants ont quitté les champs d'Ukraine pour ceux du sud du Brésil. Aujourd'hui, environ 1 million de personnes sont des descendants de ces premiers colons qui ont accompagné les débuts de l'agriculture dans le pays. Le Brésil accueille la quatrième diaspora ukrainienne du monde (après la Russie, les Etats-Unis et le Canada) et près de 80% d'entre elle vit dans le Parana, principalement dans les villes de Prudentopolis et Curitiba.

Pas étonnant, donc, que l'on ait vu flotter dans les tribunes de l'Arena da Baixada des drapeaux jaunes et bleus. La communauté est très active dans la région, où l'on préserve et transmet la culture des ancêtres européens. Les évènements géopolitiques dans l'ancienne patrie y sont donc aussi très suivis.

«Notre relation avec la Russie est délicate depuis l'annexion de la Crimée. Nous savons bien que ce n'est pas la faute du peuple russe, mais du gouvernement. Cependant, aller huer l'équipe russe est une manière de montrer notre insatisfaction», a raconté au journal o Globo Igor Baran, propriétaire de la boîte de nuit le BarBaran à Curitiba, où se retrouvent beaucoup de descendants d'Ukrainiens.

Le centre de contrôle et de sécurité du Mondial avait classé la rencontre comme étant à haut risque à cause de la possibilité de manifestations à caractère politique et de la présence de l'ambassadeur russe. D'après le journal Estadão, la Fifa avait notamment renforcé la vigilance autour de ce match en suivant de près ce qui se disait sur les réseaux sociaux.

Mais contrairement aux craintes des organisateurs de la Coupe du Monde, aucune action ouvertement politique n'a finalement eu lieu. Des supporters aux couleurs de l'Ukraine ont cependant bien hué les joueurs russes et, devant le stade, Luiz Rafael Lepchak, l'un d'entre eux, confiait au journal Folha de S. Paulo:

«Il ne s'agit pas d'une manifestation, mais plus d'un moyen de s'amuser. Le football est une chose, la politique en est une autre. Aujourd'hui, on voulait faire les anti-supporters.»

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