Vous pensiez être une bête de la prise de notes, avec vos petites abréviations à base de ronds à la place des -ion? Vous vous êtes fourré le doigt dans l'oeil. Et venez de rencontrer votre maître: John Robert Gregg.
Ce dernier a inventé une méthode de sténographie qui remonte au XIXe siècle, et qui n'aurait néanmoins pas pris une ride, à en croire un journaliste de The Atlantic, qui l'utilise pour prendre des notes. Pour un rendement dingue de 255 mots à la minute...
Cette méthode, qui consiste (notamment) à réduire les consonnes en «courbes légères» ou «lignes droites», les voyelles en «boucles ou petits crochets», «était une part essentielle de la société américaine», note The Atlantic:
«Jusque dans les années 1970, presque tous les lycées du pays enseignaient Gregg.»
Indispensable pour les secrétaires (à qui le magasine Today's Secretary réservait des blagues en sténographie dans les années 1950!) ou les greffiers d'alors, le règne de cette méthode a évidemment été renversé par l'informatique et les claviers.

La méthode Gregg, simplifiée | Licence cc by sa
Néanmoins, le journaliste américain assure qu'apprendre cette technique peut toujours dépanner dans certains métiers, tels que le sien. Elle permet en plus de revenir à des petits exercices de mémorisation oubliés depuis la fac ou le lycée: en plus de réduire les lettres à leur plus simple expression linéaire, la méthode Gregg impose en effet d'apprendre quelques combinaisons de lignes et de courbes renvoyant à un son.
Et pour être relue, la technique impose aussi de pleinement comprendre le contexte dans lequel elle se déploie: ainsi, la simple lettre b, symbolisée par une sorte de parenthèse italique, peut renvoyer aux mots «be», «by» ou «but» en anglais.
Très populaire en anglais, cette méthode existe aussi pour le français, comme le note ce blog qui s'y consacre, même si «des systèmes originalement français sont plus communs en France».
On vous a dégoté votre cahier de vacances de l'année. A vous désormais de battre le record de ce participant à un concours de vitesse de 1927, qui a réussi à prendre en note... 280 mots par minute (soit un peu moins que cet article!)