On joue la 40e minute de jeu ce dimanche soir, lors d’un Corée du Sud-Algérie étincelant, le petit Abdelmoumene Djabou, mi-Messi, mi-Sammaritano, vient de marquer, les Fennecs mènent 3 buts à 0, et le slogan résonne de manière parfaite dans une bonne partie des rues:
«One, two, three, viva l’Algérie!»
A Paris, dans un bar bondé de la Butte aux Cailles, un plaisantin monte sur une table et livre un audacieux remix:
«One, two, three, et ce n’est pas fini!»
Même si vous ne connaissez aucun joueur de l’équipe d’Algérie, vous avez probablement déjà entendu cette punchline festive. Ses origines sont lointaines, bien plus anciennes que le «Et un, et deux, et trois zéro» de l’été 1998, peut-être vaguement inspiré, qui sait?
Il est sûr, en revanche, que l’expression prend ses racines au milieu des années 1950, à l’époque de la décolonisation. Les partisans de l’indépendance algérienne décident d’internationaliser leur message et se mettent à l’anglais: «Nous voulons être libres» est traduit en «We want to be free». Avec une petite contraction, cela donne «Want to free, Viva l’Algérie» et cela fait fureur dans de nombreuses manifestations.
Le 3 mai 1974, au stade Bouakeul d’Oran, l’équipe d’Algérie affronte le club anglais de Sheffield United. Belkedrouci, Lalmas et Belbahri inscrivent les trois buts de la sélection. En tribunes, les supporters des Verts transforment le slogan politique en:
«One, two, three, viva l’Algérie!»
Les fans de foot se l’accaparent pour la première fois, ils ne le lâcheront plus. Le chant commence à vraiment se répandre après la victoire de l’Algérie contre la France en finale des Jeux méditerranéens de 1975, puis aura un écho international en 1982, avec le brillant parcours des Fennecs au Mondial espagnol.
L'équipe d'Algérie enchaînant les résultats quelconques dans les années 1990 puis 2000, il retombera dans un relatif anonymat, avant de reverdir de façon spectaculaire en 2009, avec la qualification pour la Coupe du monde en Afrique du Sud, face à l’éternel rival égyptien.
Plusieurs chanteurs l’ont ensuite utilisé à toutes les sauces. Et notamment le band Groupe Torino & Milano, spécialisé dans les tubes footballisco-discos:
ou le duo Cheb Mahfoud-Cheba Sonia:
Rendez-vous jeudi pour les prochaines versions live, voire une démo sur le plateau de BeIn Sports, par le sémillant présentateur Smaïl Bouabdellah.
Merci à Nabil Djellit pour le partage de sa science.