Le Japon avait certes interdit la production et la commercialisation d'images pornographiques avec des enfants en 1999, mais la possession de tels produits n’était pas illégale. C’est désormais chose faite. Le parlement nippon a voté une loi mercredi 18 juin rendant la possession de pédopornographie passible d’un an de prison et d’une amende pouvant aller jusqu’à 10.000 dollars, rapporte le New York Times.
La loi devrait prendre effet le mois prochain. Une amnistie d’un an est toutefois prévue pour permettre aux pédopornographes de se conformer à la nouvelle loi.
Cette décision est le résultat des pressions de la communauté internationale, mais aussi de la police japonaise. Les cas de pédopornographie ont explosé depuis 2000, atteignant 1.644 cas l’an dernier selon l’Agence nationale de police.
Les mangas sont exemptés
Même s’il s’agit d’un pas en avant pour la lutte contre la pornographie impliquant des enfants, la loi votée par le parlement préserve quelques niches. Notamment les mangas et les films d’animation. Une manière de céder aux pressions de cette industrie, rapporte The Wire.
Cette exemption est un moyen d’atténuer le déclin d’une industrie touchée par la baisse de ses ventes à cause de concurrence d’Internet. Les leaders politiques ont aussi fait savoir que la représentation d’enfants nus relevait de l’imagination et qu’aucun enfant n’était victime. Ils se sont aussi dits opposés à toute forme de restriction de la liberté d’expression.
Le New York Times ajoute qu’une autre zone d’ombre limite la portée de cette loi. Rien n’est prévu contre les «Junior Idols», un genre très populaire sur l’île où des enfants, entre 12 ans et 13 ans sont photographiés dans des poses sexuellement très suggestives. Les groupes de pop flirtent aussi avec la ligne rouge. Certains de leurs membres sont encore au lycée et posent pour des magazines en ne portant que de la lingerie ou des bikinis.