Société

Pequignet: Sur La Voie Royale

Temps de lecture : 3 min

Fleuron de l’horlogerie française, Pequignet célèbre cette année ses 40 ans et revient sur le devant de la scène internationale avec toutes les cartes en mains, un statut de manufacture, un calibre exclusif et une collection riche et classique.

Face à l’hégémonie Suisse en terme d’horlogerie, être français et horloger semble incroyable. Pourtant, sous l'Ancien Régime, les huguenots sont «horlogers du roi». Ce n’est qu’à la révocation de l’Edit de Nantes qu’ils ont quitté la France pour se réfugier en Suisse et continuer à exercer leur métier. Heureusement, dans l’Hexagone, certaines maisons ont réussi à perpétuer l’art de l’horlogerie «à la française».

Parmi elles, Pequignet, créée il y a exactement 40 ans au coeur du massif Franco-Jurassien, par Emile Péquignet. Nous sommes en 1973, le jeune Emile Péquignet est ambitieux et visionnaire, sa marque réussit aussi bien auprès des femmes que des hommes. Passionné d’équitation, il l’impose même comme l’ambassadrice du milieu équestre. Ce sera dans les années 2000 qu’il prendra une retraite bien méritée et vendra son «bébé» à Didier Leibundgut.

Un homme de terrain, connaissant la haute horlogerie au travers d’expériences au sein de prestigieuses manufactures. Il voit grand, Pequignet doit devenir une manufacture. Le seul moyen d’y parvenir, nous le savons tous, est de créer en interne, de A à Z, son propre mouvement. En 2006, un laboratoire de Haute Horlogerie commence à travailler sur ce projet, considéré par certains comme complètement fou. En 2010, pourtant, la marque inaugure sa manufacture.

Un lys pour le Calibre Royal

Ateliers et horlogers sont à pied d’œuvre, le mouvement maison voit le jour. Automatique, 21.600 alternances par heure, il est baptisé Calibre Royal. Le lys devient l’emblème de la maison. Entièrement conçu, prototypé, contrôlé et assemblé en interne, bénéficiant du dépôt de neuf brevets, de 5,88 mm d’épaisseur, il regroupe en son sein grande date et jour, réserve de marche, phases de lune et petite seconde.

Son grand barillet lui offre une réserve de marche de 88 heures, son système de remontage se fait par la couronne et afin d’améliorer le rendement général et de réduire le nombre de composants, son remontage est à double sens. bref, une petite merveille! Le succès d’estime est au rendez-vous, mais de lourds investissements et une très longue période de développement lui sont fatals.

Un nouveau départ

Pequignet est rachetée en 2012 par deux investisseurs privés, l'un d'eux, Laurent Katz devient Président du Directoire. Le Calibre Royal va être optimisé, la collection manufacture de Pequignet, née en 2011, animée du Calibre Royal, va être revisitée, l’offre globale va être étoffée… «Nous avons constaté des anomalies dans le Calibre Royal. Rien d’irrémédiable mais il fallait retravailler sur certains points. En fait, cet excellent calibre avait été mis sur le marché trop tôt, ce qui explique les retours auxquels notre service-après-vente a dû faire face», explique Laurent Katz.

Aujourd’hui, les choses ont changé, le Calibre Royal est fiabilisé, la manufacture, ses ateliers et l’ensemble de ses horlogers se sont focalisés sur les différents problèmes qu’ils pouvaient rencontrer et les ont résolus. Une nouvelle organisation de la production, des méthodes plus linéaires, plus précises, remettent sur le droit chemin le Calibre Royal qui reste la colonne vertébrale des collections Pequignet.

Nous le retrouvons dans les différentes lignes maison, sous deux principales formes, l’originelle, riche de ses trois complications, et une simplifiée, sans grande date ni jour, ce qui permet de proposer un prix d’entrée plus abordable, inférieur à 4.000 euros, sans jamais dépasser les 8.000 euros dans la gamme boîtiers en acier.

Ainsi, Pequignet «New Age» propose une véritable gamme, allant des complications, à des modèles plus courants, en passant par des pièces sportives, sans oublier une création anniversaire en hommage aux 40 ans de la manufacture Pequignet. Calibre Royal originel ou simplifié se retrouvent désormais au coeur de différentes versions de la Rue Royale que nous connaissions déjà, de la Grand Sport, mais aussi de la Royale dans une version titane, plus moderne, issue de la gamme Pilote.

Enfin, sur le segment des montres à quartz, la pièce commémorative, EQUUS, rend hommage à la passion équestre d’Emile Péquignet. Cette pièce fait partie de la collection Moorea, un autre pilier sur lequel s'appuie Pequignet.
Créée en 1987, le modèle EQUUS est ici revisité, modernisé et décliné au féminin comme au masculin. Au total la maison Pequignet référence six versions de l'EQUUS, toutes éditées en séries limitées à 500 exemplaires.

Au-delà des montres, Pequignet a réalisé un important travail auprès de son réseau de distribution qui ne compte pas moins de quarante points de vente en France, auxquels s’ajoute une présence sur trente pays, quatre continents! Aujourd’hui, la maison Pequignet est toujours installée à Morteau, le bâtiment d’origine, agrandi et modernisé, est devenu une belle manufacture avec sa cinquantaine de salariés, ses ateliers de production, ses services recherche & développement, contrôle, service après-vente, marketing et autres administrations des ventes…

De belles montres classiques

Une entreprise qui dispose désormais de tous les atouts pour se faire une place de choix dans le sérail de la belle horlogerie. Traditionnellement dominé par la Suisse le secteur devra désormais compter avec la France et son porte étendard qu'est Pequignet. À Laurent Katz de conclure: «Nous allons nous donner tous les moyens nécessaires pour y parvenir, en faisant de belles montres, classiques, à complications, tout en restant dans un budget tout à fait raisonnable».

Newsletters

Pourquoi refuse-t-on à Madonna de vieillir?

Pourquoi refuse-t-on à Madonna de vieillir?

Les jugements liés à l'âge de la reine de la pop sont symptomatiques d'une société qui a moins de mal à voir les hommes vieillir que les femmes.

L'ère des réseaux sociaux est-elle en train de s'achever?

L'ère des réseaux sociaux est-elle en train de s'achever?

La chute possible de Facebook et Twitter est une opportunité, non pas de changer pour une plateforme équivalente, mais d'accepter leur ruine et de consentir à un sevrage collectif. C'est l'avis de Ian Bogost, l'un des meilleurs analystes du monde numérique.

Répondre à la violence du 49.3 par la violence de la rue serait une faute morale majeure

Répondre à la violence du 49.3 par la violence de la rue serait une faute morale majeure

[BLOG You Will Never Hate Alone] Être en désaccord avec la réforme des retraites n'est en rien un bon pour laisser la violence s'installer à travers le pays.

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio