Il y avait les «excuses» de Ségolène Royal, il y a maintenant les «lettres» de Martine Aubry. La nouvelle mode au Parti socialiste, c'est de prendre sa plume pour écrire une missive violente à un «camarade» en prenant bien soin de la rendre publique.
Tout a commencé mercredi 15 juillet avec le rappel à l'ordre de Martine Aubry à Manuel Valls, qui a fuité dans Le Parisien: «Mon cher Manuel, [...] si les propos que tu exprimes, reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti Socialiste.» Vexé, le député-maire d'Evry avait séchement répondu lui aussi dans une lettre rendue publique: «Ma chère Martine, tu l'auras compris, je ne renoncerai donc jamais à l'ambition collective de définir un nouveau projet pour la gauche».
Julien Dray, qui se faisait discret depuis le début de ses soucis judiciaires, est sorti de sa réserve vendredi 17 juillet en publiant une cinglante tribune contre Martine Aubry sur son blog: «Le cœur n'y est pas quand on voit que l'expression, rare, de Martine Aubry se concentre désormais sur la dénonciation publique de camarades, alors que les sujets d'actualité sur lesquels elle pourrait prendre la parole et positionner le PS ne manquent pas». Tout le monde attend maintenant la lettre de Martine Aubry à Julien Dray.
Puisque les duels épistolaires sont à la mode au PS, Slate vous propose d'écrire vous aussi votre lettre à Martine Aubry pour lui exposer vos griefs. Les commentaires vous sont ouverts. Bon courage et n'oubliez pas le «Chère Martine» de rigueur.
(photo: Martine Aubry à Lille le 20 novembre 2008, Reuters, Pascal Rossignol)