L'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon est mort ce samedi 11 janvier 2014, huit ans après une attaque cérébrale qui l'avait plongé dans un coma dont il n'est jamais sorti.
L'homme, qui avait dirigé Israël pendant cinq ans, de 2001 à 2006, se situait dans un entre-deux de l'histoire de son pays, plus jeune que les «pères fondateurs» nés en Europe, comme David Ben Gourion, Menachem Begin, Itzhak Shamir ou Golda Meir, mais aîné des jeunes loups —Benyamin Netanyahou, Ehud Olmert ou Ehud Barak— trop jeunes ou pas encore nés lors de la fondation de l’Etat d’Israël. Cela lui a valu de traverser tous les conflits qui ont marqué l'histoire du pays depuis sa création.
Il appartenait à la génération des enfants d’immigrés européens en Palestine, qui avaient 20 ans en 1948: son grand rival, Itzhak Rabin, était de ceux-là. Les biographies des deux hommes se répondent: six ans seulement les séparent; tous les deux effectuent une brillante carrière militaire, sont considérés comme des faucons n’hésitant pas à utiliser la force la plus brutale contre leurs ennemis civils ou militaires, s’engagent à la fin de leur vie sur un chemin de paix, et voient leur carrière brutalement interrompue —Rabin par les balles d'un extrémiste juif, Sharon par son attaque.
Peu avant celle-ci, au moment du désengagement unilatéral de la bande de Gaza, quand on lui demanda s’il avait peur de finir comme le Prix Nobel de la Paix, il répondit qu’il n’avait rien changé à sa sécurité: «Il n’existe pas de gilet pare-balle à ma taille.»
Ariel Sharon (deuxième à partir de la droite), à 14 ans, dans son village de naissance. © Auteur inconnu, via Wikimedia Commons
Ariel Sharon est né le 26 février 1928 à Kfar Malal, une ferme collective de Palestine sous protectorat britannique. Comme Itzhak Rabin, c'est donc un Sabra, un membre de cette génération née en Eretz Israel, contrairement aux «pères fondateurs» de l'Etat d'Israël.
Ses parents sont des Juifs biélorusses, les Scheinermann. Son grand-père, Mordechaï Scheinermann, a participé au premier Congrès sioniste de Bâle, en 1897.
Les parents d’Ariel Sharon débarquent en février 1922 en Palestine. Ariel Sharon les décrira comme des «sionistes pragmatiques, qui préféraient agir en créant une nouvelle réalité sur le terrain plutôt que de palabrer».
Ariel Sharon, âgé de 19 ans, en février 1948. © Tamar Yardeni, via Wikimedia Commons
Officier du renseignement
Le jeune Scheinermann a 20 ans au moment de l’indépendance d’Israël, proclamée par David Ben Gourion le 14 mai 1948. Il est membre de la Haganah, l’organisation militaire clandestine des Juifs de Palestine quand, le 15 mai, la Guerre israélo-arabe commence. C’est le premier conflit auquel il participe, toujours sous son nom européen, qu’il hébraïsera au cours des années 1950 —Sharon étant le nom de la région de Kfar Malal où il a grandi.
Sur cette photo prise en 1955, Ariel Sharon est debout, le deuxième à partir de la gauche, à côté du chef d'état-major de Tsahal Moshe Dayan (qui porte un bandeau pour masquer l’oeil qu’il a perdu) et de membres de l'Unité 101. Rafael Eitan, futur chef d’état-major lors de la Guerre du Liban, est assis tout à droite. © Auteur inconnu, via Wikimedia Commons
Après la guerre, Ariel Sharon demeure dans Tsahal en tant qu'officier des services de renseignement. Il prend la tête, en août 1953, de l’Unité 101, une brigade des forces spéciales, chargée de mener des actions d’infiltration contre les voisins arabes, contre les feddayyin palestiniens et contre les populations civiles qui pourraient les soutenir —quitte à commettre des massacres d’envergure, comme dans le village de Qibya.
En 1956, il participe au conflit de Suez contre l'Égyptien Nasser, qui vient de nationaliser le canal.
Ariel Sharon, debout le bras tendu, commande la 202e brigade de parachutistes lors du conflit de Suez. © REUTERS
Alors que les Israéliens atteignent le canal de Suez, en accord avec les Britanniques et les Français, les Soviétiques et les Américains ordonnent à l’Etat hébreu de se replier sur les frontières héritées de la première Guerre israélo-arabe, la Ligne Verte d’armistice. Israël reprendra son avancée onze ans plus tard, lors de la Guerre des Six-Jours.
Ariel Sharon (à droite), juste avant la Guerre des Six-Jours, en mai 1967 © Auteur inconnu / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Ariel Sharon a alors 39 ans. Nasser vient de fermer le détroit de Tiran aux navires israéliens, un acte considéré comme un casus belli par Jérusalem. Les tentatives diplomatiques de Levi Eshkol, le Premier ministre israélien, échouent, et la guerre éclate le 5 juin.
Le général Sharon se distingue sur le front sud, dans le Sinaï, à la tête d’une division blindée où il prend à revers l’armée du général Chadli. Mais s’il est félicité pour son action, il suscite toujours une certaine animosité au sein de l’état-major. Avant la guerre, alors que les politiques renâclaient à l’action militaire et qu’un certain flottement régnait au sein du gouvernement, il aurait discuté avec Itzhak Rabin, alors chef d’état-major, de la possibilité de déclencher les hostilités sans attendre l’aval des politiques.
Le 20 septembre 1967, le général Sharon (à gauche) effectue une visite d’inspection dans des casernes en Cisjordanie, en compagnie de Levi Eshkol, le Premier ministre (en civil) et de Moshe Dayan, le ministre de la Défense. © Ilan Bruner / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Méfiance de sa hiérarchie
Durant les six ans qui séparent la guerre des Six-Jours de celle du Kippour, Sharon ne connaît pas de progression dans la hiérarchie militaire. La méfiance des politiques envers celui qui envisageait un coup d’Etat en 1967, son refus d’adhérer au parti travailliste, le Mapaï, son caractère de tête brûlée expliquent cette stagnation —il ne deviendra pas chef d’état-major.
Il en tire la conclusion en se retirant du service en août 1973 et en rejoignant le Likoud (droite) de Menachem Begin.
Ariel Sharon, le 30 juillet 1973, encore général d’active. © Herman Chanania / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Mais il ne reste que peu de temps en réserve: le 6 octobre 1973, la Guerre du Kippour éclate suite à l'attaque égyptienne. Il rejoint le front dans sa voiture civile et prend la tête d’une division de blindés, établissant une tête de pont au-delà de Suez, en devançant une nouvelle fois les ordres. Ce mouvement tactique permet de couper l’approvisionnement de la Deuxième armée égyptienne dans le Sinaï et d’encercler la Troisième.
En sauvant son pays dans un conflit très mal engagé, il assure définitivement sa réputation. Ses partisans le surnommeront bientôt «Arik Melekh Israël», «Arik, Roi d’Israël».
© Israeli Tsvika / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Cette même année 1973, Ariel Sharon fait l’acquisition de la ferme des Sycomores, près de la ville de Sderot, non loin de la bande de Gaza, dans le désert du Neguev. Le ranch comprend 400 hectares de terre. C’est l'une des plus grandes exploitations privées du pays, et elle fera de Sharon le Premier ministre le plus riche de l’histoire d’Israël, puisqu’elle est estimée à 12 millions de dollars. Avec la «cabane» de Ben Gourion à Sde Boker, c’est l’un des lieux mythiques de la politique israélienne. Il y sera hospitalisé à partir de 2010.
© Moshe Milner / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Entrée en politique
En décembre 1973, Ariel Sharon devient pour la première fois membre de la Knesset, le Parlement israélien. Il en démissionne dès le 23 décembre 1974, mais ne se retire pas pour autant de la politique. En juin 1975, il devient le conseiller spécial du Premier ministre travailliste Itzhak Rabin, en charge de la sécurité et de la défense, avec pour objectif de remettre sur pied Tsahal après la guerre du Kippour.
Sur cette photo prise le 26 janvier 1976, on aperçoit Ariel Sharon en arrière-plan. A gauche au premier plan, Itzhak Rabin, dont les relations avec Sharon ont été marquées par un mélange de respect et d’opposition politique, puisqu’il sera l’un de ses principaux adversaires lors des accords d’Oslo. © Moshe Milner / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Le 21 juin 1977, Ariel Sharon prête serment comme ministre de l’Agriculture de Menachem Begin. La droite, représentée par le Likoud, est au pouvoir pour la première fois depuis la fondation de l’Etat d’Israël. Une révolution dans un pays dominé depuis le Yishouv, les premières implantations juives en Israël, par l’idéologie socialiste —avec, au premier plan, le kibboutz pour modèle.
Ariel Sharon prête serment comme ministre, en 1977 © Moshe Milner / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
C’est le premier portefeuille ministériel d’Ariel Sharon. Alors que le mouvement des colons se constitue et se renforce, avec l’appui de la droite, le ministre de l’Agriculture apparaît comme le principal patron de ces Juifs ultra-orthodoxes dont, tour à tour, il encouragera et démantèlera les implantations dans les territoires occupés.
Le 21 janvier 1982, Ariel Sharon est photographié devant le Canal de Suez, qu’il a contribué à conquérir en 1967 et à reprendre en 1973. © Moshe Milner / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
La première évacuation d’Ariel Sharon se déroule dans le Sinaï, conquis en 1967 et rendu par étapes depuis le traité de paix israélo-égyptien de 1979. L’une des dernières est celle de la colonie de Yamit, effective le 23 avril 1982, et à laquelle il participe en tant que ministre de la Défense, poste auquel Begin l'a nommé quelques mois plus tôt. Avant l’installation des Juifs, Yamit était le territoire d’une tribu bédouine, expulsée en 1972 sur ordre... du général Ariel Sharon.
Le 29 juin 1982, il rend compte à la Knesset de l’opération Paix en Galilée. © Saar Yaakov / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
A son nouveau poste, Ariel Sharon se prépare à repartir en guerre. Le 6 juin, l’armée israélienne envahit le sud du Liban pour repousser plus au nord l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le 13 juin, Tsahal entame le siège de la capitale, Beyrouth. Le but de l’opération est non seulement de faire cesser les incursions et bombardements palestiniens sur le nord d’Israël, mais également d’expulser les Syriens du Liban et d’éliminer l’OLP et Yasser Arafat.
Le «boucher de Beyrouth»
Le ministre de la Défense est accusé vite d’avoir outrepassé ses ordres en occupant Beyrouth et doit laisser la main aux diplomates. Le 21 août, Arafat quitte Beyrouth pour Tunis. Le 14 septembre, Bachir Gemayel, le nouveau président libanais, un chrétien maronite allié de Sharon contre les Syriens et les Palestiniens, est assassiné. Ses phalangistes le vengent par un massacre dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et de Chatila, sans que Tsahal n'intervienne.
Le 25 septembre 1982, en réaction à ces massacres, la plus grande manifestation qu’ait connue jusqu’alors Israël est organisé à Tel-Aviv contre le gouvernement de Menachem Begin. Les mots d’ordre: «Begin à la maison» et «Il y a un autre Israël».
Avec Sabra et Chatila, le «Bulldozer», comme le surnomment ses troupes, gagne un sobriquet sanglant: le «Boucher de Beyrouth». Il entame sa traversée du désert. Le président de la Cour Suprême israélienne, Itzhak Kahane, rend en février 1983 son rapport sur le massacre de Sabra et Chatila, qui engage la responsabilité personnelle du ministre de la Défense.
Sharon n’avait pas prévenu Begin de sa décision d’autoriser les milices chrétiennes à pénétrer dans Sabra et Chatila. Démissionnaire, il devient ministre sans portefeuille dans un gouvernement en bout de course.
Mais l’homme ne tarde pas à rebondir. Le 13 septembre 1984, il prend le portefeuille de l’Industrie et du Commerce dans la grande coalition formée après les élections de juillet entre les travaillistes et le Likoud, et d'abord dirigée par Shimon Peres.
A la Knesset, le 6 mai 1985. © Harnik Nati / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Un retour qui apparaît comme une dégringolade pour un ancien ministre de la Défense, mais démontre la capacité à se remettre sur pied d'un homme alors considéré par nombre de ses propres concitoyens comme un criminel de guerre de la pire espèce.
Itzhak Shamir, alors Premier ministre, et Ariel Sharon. © Israeli Tsikva / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Puis, après l’Industrie, il devient ministre du Logement en 1990 dans le gouvernement d’Itzhak Shamir. Un Shamir qui a facilité son retour: au moment des tractations avec les travaillistes pour former la grande coalition de 1984, et alors que la gauche mettait son veto au retour de Sharon au gouvernement, c’est le vieux complice de Menachem Begin qui a conditionné l’union à sa présence. Entouré d’une image de faucon, honni par la gauche israélienne, Sharon revient au contact des colons, puisqu’il est entre autres en charge de la construction des implantations en Cisjordanie et à Gaza.
Retour dans l'opposition
Mais en 1992, c'est son vieux rival Itzhak Rabin qui redevient Premier ministre, et signe l'année suivante les accords d'Oslo avec Arafat (les deux hommes recevront ensemble le prix Nobel de la paix). Sharon retourne dans l’opposition et entame une stratégie de droitisation.
Opposé aux négociations avec les Palestiniens, il fait une grève de la faim de huit jours en 1995. «Malheureusement, la grève de la faim a eu moins d’impact sur l’opinion que je ne l’espérais», reconnaîtra-t-il dans la biographie autorisée que lui consacre son ami écrivain Uri Dan.
Le 24 août 1995, à Jérusalem. © Avi Ohayon / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Le 4 novembre 1995, Itzhak Rabin est assassiné. Quelques heures plus tard, Shimon Peres devient Premier ministre. Les élections sont prévues pour mai 1996. Le candidat de la gauche, et l’un des principaux négociateurs d’Oslo avec son interlocuteur Mahmoud Abbas, en est le grand favori.
Face à lui, Benyamin Netanyahou représente le Likoud et fait campagne sur la sécurité, amoindrie selon lui par les accords d’Oslo. Un point de vue confirmé par une série d’attentats-suicides commis par le Hamas. Ariel Sharon, lui aussi, considère qu’avec Oslo, «Israël a confié la responsabilité de sa sécurité à un criminel de guerre», Yasser Arafat.
Les sondages de sortie des urnes, le 29 mai, annoncent une victoire de Peres pour l'élection du Premier ministre et des travaillistes en nombre de députés à la Knesset. Mais au matin du 30 mai, si la gauche reste en tête en nombre de députés, c’est Benyamin Netanyahou qui se réveille Premier ministre. Ariel Sharon devient son ministre des Infrastructures, et peut donc renforcer encore ses liens avec les colons.
Lors de l’ouverture de la 14ème législature de la Knesset, le 17 juin 1996. Derrière lui, avec des lunettes, Ehud Olmert, qui sera son successeur immédiat en 2006. © Avi Ohayon / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Après sa traversée du désert des années 80, des ministères peu prestigieux puis un rôle de second couteau de l’opposition, le vieux général prépare son retour en tant que chef de file de la droite dure. En octobre 1998, il devient ministre des Affaires étrangères.
Portrait d’Ariel Sharon en ministre des Affaires étrangères, le 8 mars 1999. © Moshe Milner / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Six mois plus tard, le Likoud essuie une douloureuse défaite face aux travaillistes du jeune Ehud Barak —ancien général et chef d’état-major et ancien des services spéciaux, amoureux du coup de force, qui partage quelques similitudes avec Sharon.
Premier ministre à 72 ans
«Bibi» annonce son retrait provisoire de la scène politique, alors que la gauche se prépare à réenclencher les négociations de paix avec les Palestiniens. Sharon, 71 ans, prend la tête d’une opposition en mauvais état. C’est la première marche vers son retour sur le devant de la scène et, enfin, l’accession au poste de chef du gouvernement après les élections du 5 février 2001.
Le 22 mai 2001, lors d’une conférence de presse. © Sa'ar Yaakov / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
L’Intifada, qu’il a largement contribué à déclencher par sa visite provocatrice sur l’Esplanade des Mosquées, le 28 septembre 2000, bat alors son plein et durera le temps de ses trois gouvernements, entre 2001 et 2006.
Environ 5.000 Palestiniens et 1.000 Israéliens y laissent la vie.
Le 11 juin 2001, il assiste à l’enterrement de Yehuda Shoham, bébé de 5 mois tué par une pierre lancée sur la voiture de ses parents, des habitants de la colonie de Shiloh, en Cisjordanie. © Avi Ohayon / Collection nationale photographique de l'Etat d'Israël.
Sharon, qui a isolé Arafat dans ses bureaux de la Muqata’a, a choisi son interlocuteur chez les Palestiniens: Mahmoud Abbas. Le général, qui avait qualifié «d’infâme» la poignée de main entre Rabin et Arafat, prononce un discours côte à côte avec Abbas sur la «feuille de route» —et lui serre la main.
En 2004, il entame son dernier combat —sa dernière trahison pour la droite israélienne— en s’engageant dans un désengagement unilatéral des colonies de la bande de Gaza, après avoir fermement soutenu la colonisation et les colons.
Aux côtés des enfants d’Itzhak Rabin, pour le neuvième anniversaire de la mort de ce dernier, le 27 octobre 2004. © Amos Ben Gershon / Collection photographique nationale de l'Etat d'Israël
Le 25 octobre 2004, il se présente devant la Knesset, qui doit voter le plan de retrait de Gaza, comme un «homme qui, s’étant battu dans toutes les guerres qu’a connu Israël [...] sait par expérience que l’épée seule ne peut résoudre la dispute amère pour cette terre». Il décrira cette décision comme «probablement la plus douloureuse [qu’il] ait jamais eu à prendre».
L’évacuation a lieu au mois d’août 2005. 21 implantations sont concernées.
Après le retrait de Gaza, Sharon est très contesté à droite et tente un coup de poker: il demande la dissolution de la Knesset et quitte le Likoud pour former un nouveau parti centriste, Kadima («en avant»), où le rejoindra notamment Shimon Peres.
Une nouvelle et dernière aventure, lancée quelques mois avant sa plongée dans le coma, qui met un point final à la série de métamorphoses du général devenu politique —tour à tour criminel de guerre, faucon de droite, quasi-factieux, génie de la stratégie militaire, conseiller d’Itzhak Rabin, partisan de la colonisation, boucher de Sabra et Chatila, vieux cheval de retour, provocateur qui met le feu aux poudres, finalement salué par le camp de la paix au moment du retrait de Gaza.
© REUTERS / Ammar Awad
Raphaël Czarny