S’inspirant de la fabuleuse liste des pires cadeaux de Noël de Sophie Gourion, votre sœur vous a offert «pour rigoler» un coffret de pâte à modeler du caca alors que vous êtes coprophobe depuis l’enfance? Pas de bol. Mais dites-vous que ça aurait pu être pire.
D’abord, des gens pensent assez à vous pour vous offrir des cadeaux, espèce d’ingrat(e)! Et surtout, si vous aviez vécu quelques décennies plus tôt, les fails auraient pu être encore plus toxiques. La preuve avec trois catégories de cadeaux qui ont vraiment existé et que vous auriez pu recevoir à l'époque.
Hum… Je donnerais bien ma collection de pin's pour savoir quels cadeaux d'aujourd'hui figureront sur une liste de l'horreur similaire dans quelques décennies, bien que j'aie une petite idée de ce qui —Oh mais attendez: je serai peut-être encore vivante! Super, rendez-vous en 2060, par exemple. OK?
D'ici là, de la lecture, si fureter dans les pratiques de consommation du passé pour mieux vous interroger sur le présent vous intéresse aussi.
Après sa découverte en 1898, le radium fut assez vite récupéré par l'industrie pour la fabrication d'objets d'usage courant, notamment des cosmétiques (marques Tho-Radia et Radior, par exemple). Une véritable mode du radium a sévi, en particulier dans les années 1920-1930, car on lui prêtait des propriétés miraculeuses. A ce sujet, voir notamment:
- l'émission de France Culture consacrée à la marque Tho-Radia.
- le livre de Thierry Lefebvre et Cécile Raynal, Les métamorphoses de Tho-Radia: Paris-Vichy (éditions Glyphe)
- le livre de Jean-Marc Cosset, La fantastique histoire du radium.
- ou encore cet article de Futura Sciences sur les utilisations du radium et son influence dans la société.
Qui a déjà regardé n'importe quel Télé-Shopping le dimanche sait bien que les instruments de torture liés à la beauté n'ont pas disparu, hell no! Mais il est toujours instructif (et parfois rigolo) d'aller regarder ce qui se faisait avant pour débusquer les obsessions des générations précédentes. A ce sujet, voir par exemple:
- le site Cosmetics and Skin, qui compile énormément de pratiques cosmétiques passées, notamment de France, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.
- et un petit tour sur Internet Archive pour des archives à foison, comme par exemple cette pub des années 50 (!) pour une crème radioactive.
Enfin, si explorer la façon dont le racisme s'exprimait dans les jeux, livres et jouets il n'y a finalement pas si longtemps vous intéresse:
- une analyse de Ulrich Shädler et Andrew Morris-Friedman sur «Juden Raus, le jeu de pions le plus infâme de l'histoire», pour le Board Game Studies, journal de recherche consacré aux jeux de société.
- ou encore un résumé de l'évolution des représentations racistes dans les jeux et jouets américains, sur le site de la Ferris University, campus qui héberge, en marge de ses recherches sur le racisme, le Jim Crow Museum of Racist Memorabilia.
Estelle Vonfeldt